Ce texte s’inspire de l’étude du frère Henry Rossier sur la 2ème épître aux Corinthiens (chapitre 3), qui est aussi parue dans « Le Messager Evangélique » de 1916, et aussi disponible sur Bibliquest. Et aussi intégré dans le « Bible PDF ».
Contenu :
Qu’entend la Parole de Dieu par le mot
« ministère »
Le Ministère sujet de la 2ème
épître aux Corinthiens
Faiblesse du ministère : La confiance en
nous-mêmes
Le ministère a aussi la discipline en vue
Le ministère a pour fonction d’adresser une
lettre de Christ
Le ministère a en vue l’enseignement
Un ministère de mort versus le ministère de l’Esprit
Un ministère de condamnation versus un
ministère de Justice
Le ministère de la loi versus le ministère de
l’Esprit
L’Evangile de la gloire de Dieu
Par sa 2ème épître ou lettre adressée aux Corinthiens, l’apôtre présente ce que l’on appelle le Ministère.
Un ministère décrit la fonction exercée par un ministre. Cette fonction s’exerce dans le cadre d’une entité formée par le Ministre qui assume la responsabilité des tâches qui lui sont confiées.
Ainsi, dans le cadre de la Parole, un serviteur qui a reçu de Dieu un service spécial, exerce la fonction de Ministre, et son service définit le cadre de son ministère.
Voici quelques exemples :
Luc, dans la rédaction de l’Evangile qui porte son nom, s’exprime ainsi en relation avec les 3 autres évangélistes : « … comme nous les ont transmises ceux qui, dès le commencement, ont été les témoins oculaires et les ministres de la parole … » (Luc 1 v.2). De même, parlant du service de présenter le parfum dans le temple par Zacharie, le père de Jean le Baptiseur, Luc s’exprime en ces termes : « … quand les jours de son ministère furent accomplis … » (Luc 1 v.23).
Ainsi, parlant de la loi donnée par Moïse à Israël (ou de tous principes similaires, tels que des règles de bonne conduite à suivre), la Parole la qualifie de « ministère de la mort » (2 Corinthiens 3 v.7) en la mettant en contraste avec le « ministère de l’Esprit » (2 Corinthiens 3 v.8).
Le sujet est d’autant plus important de nos jours, car dans beaucoup de milieux chrétiens, des règles de bonne conduite à suivre, tirées de la morale chrétienne, ont fait place à la manifestation de la vie divine dans l’homme nouveau, par la puissance du Saint Esprit ! Ce qui a pour effet de voiler l’importance de la nouvelle naissance, sujet traité dans d’autres messages.
Il n’est peut-être
pas inutile de rappeler un élément capital.
Depuis qu’Adam a été
chassé du jardin d’Eden pour avoir transgressé la seule ordonnance que Dieu lui
avait demandé de respecter, le
péché est entré dans le monde. Depuis lors, tous les descendants
d’Adam, naissent avec cette tare qu’est le péché, qui incite l’homme à produire
des actes que Dieu réprouve et appelle les péchés.
N.B. le terme « le péché » est utilisé
dans la Parole pour parler de la racine de mal que transmet l’homme à sa
descendance. Cette racine, ou cette source, aussi longtemps que l’homme vit,
produit des actes contraires à la volonté de Dieu, ces actes sont décrits dans
la Parole par l’expression « les péchés »
Le péché est l’expression de MA volonté qui est en opposition avec celle de Dieu.
Dans sa grâce Dieu a
pourvu à ce qui est nécessaire pour que l’homme puisse être mis à l’abri des
conséquences de ses actes dus au péché. C’est ce que nous apprend l’Evangile de
la grâce.
Dès qu’il quitte l’état d’innocence, celui de
petit enfant, tel qu’examiné au point précédent, l’homme prend son caractère de
pécheur et en a conscience, même s’il refuse de l’admettre.
Le péché s’exprime par une
volonté qui refuse de se soumettre à celle de Dieu ! Cette volonté propre
induite par le péché hérité d’Adam le conduit inévitablement à commettre des
actes qualifiés de péchés !
Quel que soit l’âge de
la personne, 15-30-50-80 ans, il n’y a aucune différence ! Ce n’est pas
d’être enseignée par des règles de bonne conduite de la morale chrétienne que
cette personne a besoin, ni de lui apprendre de s’abstenir de pécher, ce qui
est d’ailleurs impossible.
Cette
personne de15-30-50-80 ans, a besoin de ne plus résister au Saint
Esprit qui lui montre que son état la conduit non
seulement vers la première mort, celle de son corps, mais vers la seconde mort, telle que décrite en Apocalypse 20 v.11-15 ! Car son nom n’est pas
écrit dans le livre de vie. La seconde mort
consiste à passer l’éternité avec le Diable et ses anges, dans le feu éternel
de l’enfer, dans le regret d’avoir résisté au Saint Esprit, à Dieu, qui voulait
que tous les hommes soient sauvés !
L’ABC
de l’Evangile de la grâce, consiste en tout premier lieu, à amener l’âme à
admettre cette finalité. Ce qui n’est possible que par le Saint Esprit !
La parabole du
semeur (Matthieu 13 v.1-9
& 18-23) décrit
clairement ce travail de « labour » du Saint Esprit sur l’âme,
et le message évangélique doit suivre le
travail du Saint Esprit !
Enseigner les règles
de bonne conduite de la morale chrétienne n’a pour effet que d’amener l’âme,
tout au mieux à l’état de « terre rocailleuse ». Il y a
apparence de vie ! Mais cette vie n’est pas la vie
éternelle malgré ses apparences !
Celui qui est dans l’état de Matthieu 13 v.20, malgré cette joie sans
la possession de la vie éternelle, a pour finalité la
seconde mort !
Mais pour celui, qui ne résiste
plus du tout au Saint Esprit, la bonne terre de Matthieu 13 v.23, cette
âme se trouve alors dans une détresse extrême réalisant
qu’elle est incapable de sortir de cet état ! Mais Dieu répond alors à cette détresse.
Dieu ne demande aucun acte de repentance, qui ne serait qu’un simple regret d’un pécheur qui voudrait avoir une 2ème chance
pour ne plus recommencer, ce qui est impossible à celui qui ne possède pas la
vie divine et éternelle ! Dieu ne demande rien, Il donne tout à cette âme !
A partir d’ici, Dieu
ne demande rien à cette âme. Il ne lui demande surtout pas de suivre des règles
de bonne conduite de morale chrétienne, Dieu va répondre à son état en lui
montrant ce que Lui-même a fait pour cette
personne à la croix en la personne du
Seigneur Jésus !
Comme le
déclare clairement le 3ème chapitre de l’Evangile selon Jean,
quiconque croit à l’œuvre de Christ à la croix, reçoit la vie divine et
éternelle ! La réception de cette vie éternelle est la nouvelle naissance,
qui fait entrer l’âme dans la nouvelle création, en tant qu’être moral nouveau,
appelé le nouvel homme !
Il va sans dire que dans cette méditation le pronom « nous » englobe tous ceux qui sont passés par la nouvelle naissance.
La 2ème
épître aux Corinthiens présente d’une manière particulière le Ministère, son fonctionnement, la tâche
qui lui incombe, et les qualités indispensables pour être un ministre de
Christ, principes dont nous serons toujours plus pénétrés, à mesure que
nous approfondirons ce sujet. Il est nécessaire de
faire remarquer que le ministère a, dans cette épître, un
caractère très étendu. Ce
n’est pas seulement le ministère apostolique ou ministère de la Parole ; car le mot
traduit ici par « ministère » se
traduit ailleurs par « service ». En effet, nous
avons tous un ministère. Si nous n’avons pas tous le ministère de la Parole,
à chacun de nous le Seigneur a confié un service, et souvent le plus infime
service aux yeux des hommes a une importance très grande aux yeux de Dieu. Plus tard, aux chap. 8 et 9, l’apôtre s’étend sur le
service pécuniaire à l’égard des saints, montre comment il faut s’y prendre
pour l’exercer, et s’estime heureux d’y participer lui-même. Pénétrons-nous donc bien de cette vérité : si
nous n’avons pas un don de l’Esprit en faveur de l’Assemblée ou pour le monde, nous avons tous un service particulier
auquel nous devons vaquer aussi soigneusement
qu’à un service public. Si ce dernier a plus
d’apparence aux yeux des hommes, il
offre aussi plus de dangers pour celui qui l’exerce.
En considérant le
premier chapitre, nous pouvons conclure que notre service pour le Seigneur,
quand il s’allie à la confiance en nous-mêmes, sera toujours frappé, non pas de nullité — car
il n’y a pas un de nous qui n’ait à passer, au cours de son service, par
le jugement graduel et détaillé de lui-même — mais du
moins frappé de faiblesse en proportion de l’importance
que nous sommes disposés à nous attribuer.
Comme nous l’avons vu,
le plus grand des apôtres disait : « Afin que nous n’eussions aucune confiance en
nous-mêmes » ; « Moi qui suis moins que le moindre de tous les
saints » ; et
encore : « Moi qui ne suis
rien ». C’est dans la
mesure où cette vérité est réalisée que
le ministère chrétien est béni. Ce
jugement absolu de soi-même, l’apôtre l’exerçait pour
être en exemple à ses frères et les
encourager dans ce chemin.
À la fin du chapitre 1, nous avons vu que l’objet
du ministère est
Christ ; aussi l’apôtre
s’occupe à faire ressortir ses gloires. Il montre ensuite que, pour présenter Christ
il faut de la puissance, qu’il
faut être oint et scellé du Saint Esprit. Rien n’est plus misérable que de présenter aux âmes la vérité de Dieu comme affaire d’intelligence, ou comme résultat de nos études, car de cette manière l’action de la Parole sur les consciences est annulée, l’Esprit de
Dieu seul pouvant lui donner efficace.
Au chap. 2, le
ministère n’a pas seulement pour but de présenter Christ, mais il a aussi une action dans l’Assemblée en
vue de la discipline ; seulement c’est en amour que
la discipline doit s’exercer. Sans amour,
elle n’est qu’un jugement légal qui n’a rien à
faire avec l’Esprit de Dieu. À la fin du chapitre, le ministère est la présentation de la victoire de Christ aux hommes et la présentation du parfum de Christ à Dieu ; immense responsabilité pour nous, mais aussi pour
ceux qui rejettent notre témoignage !
« Commençons-nous de nouveau à nous recommander
nous-mêmes ? Ou avons-nous besoin, comme quelques-uns, de lettres de
recommandation pour vous ou de lettres de recommandation de votre part ? Vous
êtes, vous, notre lettre, écrite dans nos cœurs, connue et lue de tous les
hommes ; car vous êtes manifestés comme étant la lettre de Christ, dressée par notre ministère, écrite non avec de
l’encre, mais par l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais
sur les tables de chair du cœur. Or nous avons une telle confiance par le
Christ envers Dieu : non que nous soyons capables par nous-mêmes de penser
quelque chose comme de nous-mêmes, mais notre capacité vient de Dieu, qui nous
a rendus propres aussi pour être des ministres de la nouvelle alliance, non de
la lettre, mais de l’esprit, car la lettre tue, mais l’Esprit vivifie. » (2 Corinthiens 3 v.1-6)
Au 1er paragraphe (v.1-6) du chapitre 3, trouvons une fonction nouvelle du ministère. Ce dernier a pour but, non seulement de présenter le parfum de Christ dans le monde, mais d’y adresser une lettre de Christ connue et lue de tous les hommes, Les Corinthiens étaient sans doute la lettre de recommandation de l’apôtre, mais, pour Paul, cette lettre était absolument identique avec la lettre de recommandation de Christ. Paul n’avait point écrit son propre nom sur le cœur des Corinthiens, mais uniquement celui de Jésus. Combien de ministres de Christ, au lieu de suivre l’exemple de l’apôtre, ont, hélas pour triste fonction, d’écrire un nom d’homme, ou le nom de la secte à laquelle ils appartiennent, ou toute autre chose encore, sur le cœur des croyants !
Le Seigneur avait fourni à Paul les instruments nécessaires pour écrire la lettre de Christ, et il s’était acquitté fidèlement de sa tâche. Ses tablettes étaient les tables de chair du coeur, non les tables de pierre de la loi ; sa plume et son encre, l’Esprit de Dieu ; sa lettre, l’Église ; son sujet, Christ — Christ, un seul nom, et rien d’autre, mais un nom qui contient en une syllabe les conseils éternels de Dieu, toutes ses pensées et toutes ses gloires !
Comme les Corinthiens,
nous sommes le fruit du ministère de l’apôtre,
ce ministère étant contenu dans la Parole de vérité ; et, comme eux, nous sommes appelés à être la lettre de recommandation de Christ, connue et lue de
tous les hommes ; mais,
remarquez-le bien, le ministère de l’apôtre est appelé ici, non pas à former des individus, mais un ensemble. L’apôtre ne dit pas : Vous êtes des lettres, mais
vous êtes la lettre de Christ, quoiqu’il soit parfaitement vrai que tout
chrétien, individuellement, doive recommander Christ devant le monde. Telle était l’importance de l’Église, de l’Assemblée
de Christ, aux yeux de Paul.
À la fin de ce chapitre, il confie aux Corinthiens le secret qui leur permettra d’être cette épître de Christ, secret simple et élémentaire, s’il en fut. Il faut que nous tous, car il s’agit toujours ici de l’ensemble des chrétiens (v. 18), nous ayons pour objet la contemplation du Seigneur. Cette contemplation nous transforme graduellement à son image glorieuse, de telle manière que le monde puisse ne voir que Lui dans son Assemblée.
« (Or si le ministère de la mort, gravé en lettres sur
des pierres, a été introduit avec gloire, de sorte que les fils d’Israël ne
pouvaient arrêter leurs yeux sur la face de Moïse, à cause de la gloire de sa
face, laquelle devait prendre fin, combien plus le ministère de l’Esprit ne
subsistera-t-il pas en gloire ! Car si le ministère de la condamnation a été
gloire, combien plus le ministère de la justice abonde-t-il en gloire ! Car
aussi ce qui a été glorifié n’a pas été glorifié sous ce rapport, à cause de la
gloire qui l’emporte de beaucoup. Car si ce qui devait prendre fin a été
introduit avec gloire, bien plus ce qui demeure subsistera-t-il en gloire !
Ayant donc une telle espérance, nous usons d’une grande liberté ; et nous ne
faisons pas comme Moïse qui mettait un voile sur sa face, pour que les fils
d’Israël n’arrêtassent pas leurs yeux sur la consommation de ce qui devait
prendre fin. Mais leurs entendements ont été endurcis, car jusqu’à aujourd’hui,
dans la lecture de l’ancienne alliance, ce même voile demeure sans être levé,
lequel prend fin en Christ. Mais jusqu’à aujourd’hui, lorsque Moïse est lu, le
voile demeure sur leur cœur ; mais quand il se tournera vers le Seigneur, le
voile sera ôté). Or le Seigneur est l’esprit ; mais là où est l’Esprit du
Seigneur, il y a la liberté. Or nous tous, contemplant à face découverte la
gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en
gloire, comme par le Seigneur en Esprit.» (2 Corinthiens 3 v.7-18)
Ce même chapitre 3 (v.7-18) nous présente une
autre fonction tout aussi importante du ministère chrétien. Il a un enseignement en vue. C’est pourquoi l’apôtre résume l’ensemble de la doctrine chrétienne dans la parenthèse qui s’étend du v. 7
au v. 16. Cette doctrine est en contraste absolu avec ce que la loi avait
enseigné jusque-là. Or, parmi les chrétiens de nos jours qui prétendent connaître la
grâce, combien peu la comprennent réellement et la séparent entièrement de la
loi !
Nous trouvons donc ici la différence entre le ministère
de la lettre, c’est-à-dire de la loi,
et le ministère de l’Esprit.
« (Or si le ministère de la mort,
gravé en lettres sur des pierres, a été introduit avec gloire, de sorte que les
fils d’Israël ne pouvaient arrêter leurs yeux sur la face de Moïse, à cause de
la gloire de sa face, laquelle devait prendre fin, combien plus le
ministère de l’Esprit ne subsistera-t-il pas en gloire ! Car si le
ministère de la condamnation a été gloire, combien plus le ministère de la
justice abonde-t-il en gloire !»
(2 Corinthiens 3 v.7-8)
L’apôtre commence par montrer que le
ministère de la loi est un ministère de mort. La loi promet, sans doute, la vie à celui qui lui
obéira, mais un homme est-il capable d’obtenir la vie,
même promise ? Ce qui lui rend la
chose impossible, c’est le péché. Or le péché n’est pas autre chose que la
propre volonté et la désobéissance de l’homme. Ainsi la loi, tout en promettant la vie,
est un
ministère de mort. Elle condamne celui qui ne l’a
pas suivie et le convainc de péché.
Tout homme sous la loi se trouve donc sous un ministère qui le tue en prononçant sur lui la sentence de mort. C’est le sujet du
chapitre 7 aux Romains. La
loi anéantissait, une
fois pour toutes, chaque prétention de
l’homme à se mettre en règle avec Dieu
et à obtenir la vie de cette manière.
En contraste avec le ministère de la mort, l’apôtre parle, non pas du ministère de la vie, mais de celui de l’Esprit, parce que le Saint Esprit, quand il agit, apporte la vie dans l’âme.
« … Car si le ministère de la condamnation a été
gloire, combien plus le ministère de la justice abonde-t-il en gloire ! Car
aussi ce qui a été glorifié n’a pas été glorifié sous ce rapport, à cause de la
gloire qui l’emporte de beaucoup. Car si ce qui devait prendre fin a été
introduit avec gloire, bien plus ce qui demeure subsistera-t-il en gloire !
Ayant donc une telle espérance, nous usons d’une grande liberté ; et nous ne
faisons pas comme Moïse qui mettait un voile sur sa face, pour que les fils
d’Israël n’arrêtassent pas leurs yeux sur la consommation de ce qui devait
prendre fin. Mais leurs entendements ont été endurcis, car jusqu’à aujourd’hui,
dans la lecture de l’ancienne alliance, ce même voile demeure sans être levé,
lequel prend fin en Christ. Mais jusqu’à aujourd’hui, lorsque Moïse est lu, le
voile demeure sur leur cœur ; mais quand il se tournera vers le Seigneur, le
voile sera ôté). Or le Seigneur est l’esprit ; mais là où est l’Esprit du
Seigneur, il y a la liberté. Or nous tous, contemplant à face découverte la
gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en
gloire, comme par le Seigneur en Esprit. » (2 Corinthiens 3 v.9-18)
D’autre part, le
ministère de la loi est un ministère de condamnation,
tandis que le ministère de l’Esprit est un ministère de justice ; mais il ne s’agit pas d’une justice humaine et
légale, car l’Esprit est venu
nous annoncer la justice de Dieu.
Tel est le contenu même de
l’Évangile, et c’est pourquoi l’apôtre y met une si grande importance. Il montre comment
Dieu a pu concilier sa haine pour le
péché (une justice qui doit
condamner le péché) avec son
amour pour le pécheur. La justice de Dieu est ainsi une justice justifiante
et non pas une justice en condamnation.
Cette
conciliation de
deux choses inconciliables ne s’est trouvée qu’à la croix de Christ où la justice
et la paix se sont entrebaisées.
Il n’existait aucune chose pareille avant le ministère
chrétien dont l’apôtre était le représentant. Ce ministère est le résumé de toutes les pensées de Dieu à
l’égard des hommes. C’est par lui que nous apprenons à connaître Dieu dans toute sa gloire,
dans toute la perfection de sa nature et de son
caractère.
L’apôtre continue et dit : «Ce qui demeure subsistera... en gloire» (v. 11). Ce qui demeure, c’est le caractère même de Dieu. Il n’y a plus rien à ajouter à ce que Dieu nous a révélé de lui-même. Ce que Dieu est, sa gloire tout entière, s’est montrée dans l’oeuvre qu’il a accomplie à la croix pour nous. Cette oeuvre subsiste à jamais en gloire.
À la fin de ce passage, il est dit (v.
17) : « Là où est l’Esprit du
Seigneur, il y a la liberté ». La loi était un ministère d’esclavage qui rendait l’homme incapable de s’approcher de Dieu ; la grâce nous introduit
en Sa présence, et nous pouvons y contempler sans voile la personne du Seigneur Jésus qui est devenu
justice de Dieu pour nous. Comme nous l’avons vu déjà, avoir une
pleine liberté pour entrer devant Lui, c’est posséder le secret
par lequel on peut être réellement devant le monde une
lettre de Christ. Considérer la
gloire du Seigneur, nous transforme graduellement
— de gloire en gloire — à Sa ressemblance. Cette
transformation est partielle, car nous n’avons pas
atteint la perfection et ne l’atteindrons
jamais ici-bas.
Nous avons vu un peu plus haut que tout ce passage présente l’opposition la plus
complète entre le ministère de la loi et le
ministère de l’Esprit. Les deux ministères ne
s’accordent en aucun point. Celui de la loi est un ministère de mort et ne
peut faire autre chose que condamner. La loi, dans son
caractère le moins sévère, telle que Dieu la fit connaître à Moïse lorsqu’il
lui donna pour la seconde fois les tables de la loi, ne pouvait
cependant que condamner. Un régime où
la loi est mélangée de miséricorde, régime sous lequel, de fait, Israël
se trouvait, car ce n’était pas le régime de la loi pure, est mortel pour ceux qui
l’acceptent. Maintenant
encore, ceux qui, n’étant pas Juifs et
s’appelant chrétiens, se placent sous ce
régime mixte, n’ont à en attendre qu’une condamnation
absolue, la loi n’étant pas seulement un ministère de mort, mais un
ministère de condamnation. L’homme
se trouve sous la sentence prononcée par la loi, et cette
sentence est irrévocable. Tout
homme placé sous la loi n’y rencontre pas autre chose que cela, mais Dieu emploie ce moyen pour le convaincre de péché, afin
de l’instruire sur son propre état
et de l’amener à reconnaître que la
grâce de Dieu seule peut fournir un sacrifice qui
le délivre de la malédiction de la
loi. Par la
venue du Seigneur qui
apportait la grâce aux pécheurs, tout le système de la loi, comme moyen de
justification, est tombé.
« Chap.3
… 18
Or nous tous, contemplant à face
découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la
même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit.
Chap.4 C’est pourquoi, ayant ce ministère
comme ayant obtenu miséricorde, nous ne nous lassons
point, mais nous avons entièrement renoncé aux choses honteuses qui se font en
secret, ne marchant point avec ruse et ne falsifiant point la parole de Dieu,
mais, par la manifestation de la vérité, nous recommandant nous-mêmes à toute
conscience d’homme devant Dieu : et si
aussi notre évangile est voilé, il est voilé en ceux qui
périssent, en lesquels le dieu de ce siècle a aveuglé les pensées des
incrédules, pour que la lumière de l’évangile de la gloire du Christ qui
est l’image de Dieu, ne resplendît pas pour eux. Car nous ne nous
prêchons pas nous-mêmes, mais nous prêchons le christ Jésus comme Seigneur, et
nous-mêmes comme vos esclaves pour l’amour de Jésus. Car c’est le Dieu qui a
dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui dans nos cœurs
pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la
face de Christ. » (2 Corinthiens 3 v.18 à 4 v.6)
Si la loi est un
ministère de mort et de condamnation, le
ministère chrétien est, comme nous l’avons vu, le ministère de l’Esprit et de
la justice. Mais nous
trouvons encore autre chose dans le passage que nous venons de lire : l’Évangile
que l’apôtre présentait était l’Évangile
de la gloire et apportait
la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Jésus Christ (2
Corinthiens 4 v.4-6).
Souvent, dans les écrits de Paul, il est parlé de l’Évangile
(ou bonne nouvelle) de la gloire. Beaucoup y voient seulement
l’idée que le Seigneur, après avoir accompli l’œuvre de la rédemption, est
monté dans la gloire. C’est en effet une
bonne nouvelle, mais le terme va beaucoup plus loin. La gloire est l’ensemble
de toutes les perfections de Dieu, mis
en pleine lumière depuis la croix. Qui donc les fait connaître ? Qui les met en évidence ? Où
puis-je les voir ? Dans la face de Jésus Christ.
·
C’est en Lui que Dieu a
manifesté sa haine contre le péché, sa
justice qui devait le condamner, et l’a condamné, en effet, en la personne du Sauveur.
·
C’est là que Dieu a
manifesté sa sainteté, une sainteté qui ne peut pas
voir le mal, ni le supporter en Sa
présence.
·
C’est là que Dieu a
montré sa majesté, la
grandeur du Dieu souverain qui daigne s’occuper de ses créatures.
·
C’est là que Dieu a
fait éclater son amour, le point culminant de ses perfections, un amour qui a pris
envers nous le nom sublime de la
grâce.
La grâce est venue nous chercher au fond de l’abîme où le péché nous avait plongés,
afin de nous
sauver et de nous
amener à Dieu.
Voilà
ce qu’est l’Évangile de la gloire de Dieu.
Au chapitre 3 v.18, l’apôtre nous montre que nous
pouvons tous nous présenter devant
cette gloire et nous en pénétrer. Pour nous, aucune crainte devant la gloire : la justice de
Dieu a été pleinement satisfaite par le don de Christ. Comment cette
justice m’atteindrait-elle en condamnation puisque, après avoir atteint mon Sauveur, elle l’a fait
asseoir à la droite de Dieu ? C’est une chose passée ; l’amour de Dieu a éclaté une fois. envers
moi. Je
pense souvent à ce mot : éclaté. L’amour a été mis tout à coup en pleine lumière, à cet endroit sombre, où le Fils de Dieu, rejeté des hommes, a
été crucifié. Puis-je
voir un amour plus complet que celui qui a été montré à la croix ?
L’apôtre compare maintenant la
gloire, manifestée sous la loi, avec la gloire, pleinement mise en lumière sous le régime de la grâce. Il prend pour cela l’exemple de Moïse .
Il y avait une certaine gloire
sous la loi, mais non pas la gloire. Vous pouvez vous en rendre compte en lisant le chap. 33 de l’Exode
(v. 18) où, après le péché du veau d’or, Moïse
demande à Dieu de voir Sa gloire. L’Éternel répond que ce n’est pas possible (v. 20-23) ; Moïse ne pouvait voir la face de Dieu ;
celui-ci demeurait
seul dans sa propre gloire ; la
nuée était sa demeure glorieuse et personne
ne pouvait y pénétrer. Ce n’est que sous le régime de la grâce que les disciples
peuvent entrer
dans la nuée et entendre le Père leur
parler de son Fils. Malgré
cette interdiction, l’Éternel fait connaître
à Moïse «toute sa bonté» (Exode 33:19),
c’est-à-dire une partie de sa gloire, dans la mesure où elle pouvait être révélée sous la
loi (34:6, 7). Il semblerait au premier abord
que nous entrons ici sous le régime de la grâce. En aucune manière. Dieu qui ne peut se renier
lui-même, consent à mettre en avant qu’il est un Dieu de miséricorde, de bonté, de patience,
mais tout autant un Dieu « qui ne peut tenir le coupable pour innocent, et
visite l’iniquité des pères sur les fils jusqu’à la troisième et quatrième
génération ».
Moïse, le médiateur de la loi, était, pour ainsi dire, le seul homme en Israël qui ne soit pas lui-même sous la loi. Il connaissait quelques traits précieux du caractère de Dieu en grâce et pouvait en jouir. Dans ces conditions-là, il sort de devant l’Éternel et se présente devant le peuple (34:29-35). Qu’arrive-t-il ? Sa face resplendissait ! Les quelques rayons de la gloire de Dieu qu’il avait reçus brillaient sur son visage. La vue de cette gloire va-t-elle attirer le peuple ? Bien au contraire : « Ils craignirent de s’approcher de lui ». Ils avaient peur de la gloire, parce qu’elle contenait les éléments de leur jugement. Alors Moïse met un voile sur son visage. Ce fait est le point de départ de tout notre passage.
Mais Moïse ne met pas
seulement un voile sur son visage, parce
que les fils d’Israël n’auraient pas pu supporter cette
lumière ; il le met, afin que le peuple n’arrête pas ses
yeux sur la consommation de ce qui devait
prendre fin. Ils ne devaient pas
voir la gloire. S’ils l’avaient vue, telle que nous la voyons, ils
seraient sortis de dessous le régime sous lequel Dieu les avait placés et auraient vu Christ dans toutes les ordonnances de la loi. Le régime de
la loi aurait été terminé,
et toute la suite des voies de Dieu envers
les hommes aurait été interrompue. Nous, nous voyons dans Sa face tout
l’ensemble de la gloire de Dieu en notre faveur, et nous y découvrons des choses
merveilleuses. Dieu se sert de ces découvertes, pour nous faire apprécier le
trésor que nous possédons en Lui, et pour nous remplir
du désir d’imiter notre modèle.
L’apôtre nous montre ensuite que ce voile, qui est sur la face de Moïse, se trouve aussi, pour les Juifs, sur les Écritures. C’est un jugement sur eux, selon Ésaïe 6. La seule chose qu’ils devraient voir dans les Écritures, c’est Christ, et c’est précisément la seule qu’ils n’y voient pas. Ils savent combien de lettres et de syllabes les Écritures contiennent, mais ils ne connaissent rien de la personne du Sauveur. C’est ce que nous trouvons ici : Le voile est sur la face de Moïse qui aurait pu les renseigner sur la gloire de Dieu ; il est sur les Écritures qui leur auraient fait connaître Christ ; puis, une chose encore : le voile est sur leurs propres cœurs ! (v.16).
Aujourd’hui, quelle
différence ! Nous pouvons considérer, à face découverte, la gloire du
Seigneur ! Le voile est ôté de la face de notre Moïse, le
Seigneur Jésus ; nous pouvons nous tenir devant Lui, pour
le contempler en pleine liberté.
Par la rédemption, tout ce que
Dieu est, toute sa gloire, a été manifesté dans le Fils de l’homme et dans
le Fils de Dieu.
Le résultat de cette contemplation est que nous sommes transformés en la même image. Bienheureux les chrétiens qui entrent, avec cette pleine liberté, devant la face découverte de Jésus Christ, et sont assez occupés de ses perfections pour les reproduire dans leur marche ici-bas ! Remarquez ces mots : « Nous tous, contemplant à face découverte ». Point de voile sur la face de Jésus Christ, point de voile sur notre visage ! Nos yeux sont ouverts, ouverts maintenant ; les yeux d’Israël seront ouverts plus tard, selon Ésaïe 29:18, et selon notre passage (v. 16) : «Quand Israël se tournera vers le Seigneur, le voile sera ôté».
Au travers de cette méditation de notre frère Henri Rossier, serviteur de la génération qui a suivi celle des frères du réveil du 19ème siècle, nous avons pu entrevoir la substance de la nouvelle création, là où la nouvelle naissance introduit le nouvel homme !
Par ces passages de la Parole, Dieu nous a montré le contraste qu’il existe entre ce qui appartient à un régime de loi, auquel s’inscrit toute forme de christianisme qui se résume à prêcher des règles de bonne conduite, et ce dont le ministère de l’Esprit veut nous faire jouir, déjà sur cette terre, attendant la venue du Seigneur Jésus !
Toi qui lis ces lignes, peut-être es-tu encore relativement jeune et tu n’as pas tout compris, peut-être as-tu trouvez certaines choses étranges, car les découvrant pour la première fois !
Si tu es effectivement converti, c’est-à-dire passé par la nouvelle naissance, comme rappelé au paragraphe de l’introduction, tu fais peut-être encore des efforts pour répondre aux règles de bonne conduite qui te sont enseignées, mais étant sincère devant Dieu, tu reconnais ne pas y arriver ! Alors abandonne cette recherche, car tu es encore sous l’esclavage de ce ministère de règles, de recherche de satisfaction de toi-même. Tu te trouves sous le joug de ce ministère de mort et de condamnation ! Tu ne peux y trouver une vraie paix ! Car la paix qui t’est promise par ce ministère de mort, est une fausse paix, c’est la joie, sans vie, que reçoit le cœur comparé à une terre rocailleuse dans la parabole du semeur !
Rien n’est plus dangereux pour le chrétien que le monde religieux, il introduit des règles sans la vie divine et éternelle ! Le monde religieux propose à l’âme de suivre des règles qui lui permettraient d’être agréable à Dieu, et donner à l’âme l’illusion d’une satisfaction, mais qui est la satisfaction de soi-même ! Ce n’est pas le nouvel homme qui est alors actif, mais le vieil homme, et cela par la puissance de la chair religieuse. C’est oublier ce verset : « … ceux qui sont du Christ … », ceux qui ont reçu par la foi, ce que Christ a fait pour eux (les mettant à l’abri du jugement) et ce que Christ a fait en eux (morts et ressuscités avec Lui), « … ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises » (Galates 5 v.24). La chair religieuse en fait partie, et la recherche de la satisfaction de soi fait partie de ces convoitises ! C’est la confiance en soi, que la méditation a mise en évidence en rapport avec le 1er chapitre de cette 2ème lettre aux Corinthiens.
Laisse-toi ouvrir les yeux, par les passages que nous venons de considérer ! Demande au Seigneur de t’ouvrir les yeux !
Si Dieu t’a ouvert les yeux, mais alors, tu
dois aussi les tenir ouverts.
Cela est tout aussi vrai pour moi que pour toi !
Nous pourrions très
facilement les fermer ; entre les mains de Satan, tout ce qu’il y a
dans ce monde contribue à nous aveugler, si nous n’y prenons garde. Alors, perdant de vue la
gloire de Dieu, il y a arrêt, et, qui pis est, recul
dans notre développement spirituel, et le nom de Christ est vite
effacé de nos cœurs pour être remplacé par les choses qui nous
accréditent aux yeux du monde, et particulièrement auprès du monde
religieux !