Des différents modes de communication du Saint Esprit

De la méditation « Le don du Saint Esprit »

de Brockhaus R. -  ME 1908 page 17  -  ME 1909 page 16

 

Contenu de l’ensemble de la méditation :

0.  Préface

1.  La personne du Saint Esprit

2.  Le baptême du Saint Esprit et de feu 

3.  L'autre Consolateur

4.  La venue de l'autre Consolateur

5.  Des différents modes de communication du Saint Esprit

6.  Le Saint Esprit, comme sceau et gage

7.  Le temple du Saint Esprit

8.  Un seul corps et un seul Esprit

9.  Le Saint Esprit dans le livre de l'Apocalypse

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Des différents modes de communication du Saint Esprit

Il sera agréable au lecteur attentif des Actes des Apôtres, d'entendre encore un mot sur les différentes manières dont le Saint Esprit a été communiqué aux croyants dans ces premiers jours. Cette diversité a été utilisée au cours des temps, soit pour donner à l'homme une place qui ne lui appartient pas, soit pour troubler aussi les coeurs de bien des croyants et réveiller en eux le doute, s'ils avaient réellement reçu l'Esprit Saint ou pas. D'une part, on nie en général qu'on puisse avoir l'Esprit Saint comme anciennement; d'autre part, on exige l'accomplissement de certaines conditions préalables avant que le croyant puisse compter sur la réception du Saint Esprit, ce que l'on appelle «la bénédiction de la Pentecôte». J'espère, par les portions de l'Ecriture qui s'y rapportent, pouvoir démontrer que, dans les diverses manières dont le Saint Esprit a été donné, il n'y a rien qui puisse élever l'homme, comme si sa coopération était en quelque sorte nécessaire pour cela, ni qui soit propre à ébranler la confiance du plus faible des croyants. La différence de communication n'est, j'ai à peine besoin de l'affirmer, ni accidentelle, ni arbitraire; nous trouverons, au contraire, qu'elle est sagement préparée par Dieu, et dans chaque cas spécial, appropriée aux circonstances et aux personnes.

A la Pentecôte, nous rencontrons la forme la plus étendue et, en un certain sens, la plus riche du don de l'Esprit. Nous avons entendu de la bouche de Pierre ces paroles: «Ayant donc été exalté par la droite de Dieu, et ayant reçu de la part du Père l'Esprit Saint promis, il (Jésus) a répandu ce que vous voyez et entendez». Cela veut dire qu'en ce jour, l'accomplissement de la promesse de Dieu fut prouvée par des signes visibles aux yeux et aux oreilles de tous. Non que le Saint Esprit lui-même fût perceptible aux sens; mais il y avait des signes merveilleux de puissance extérieure qui accompagnaient sa venue. Cette distinction entre la venue de l'Esprit et les signes qui l'accompagnaient, est importante, parce qu'aujourd'hui, à cause du manque de ces signes extérieurs, on est en danger de ne pas reconnaître le don de l'Esprit, et même de le nier. Quelque grands et importants qu'aient pu être des signes, ils étaient pourtant simplement destinés à affirmer aux yeux des hommes la présence du Saint Esprit, chose toute nouvelle sur la terre.

Ecoutons encore ce que Pierre dit plus loin à la foule étonnée et confondue. A leur demande: «Que ferons-nous, frères?» il répond: «Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, en rémission des péchés: et vous recevrez le don du Saint Esprit» (Actes des Apôtres 2: 37, 38). Remarquons en passant que l'exhortation de l'apôtre à se repentir et à se faire baptiser au nom de Jésus, était très caractéristique pour ce moment-là. Pierre n'exhorte pas ces Juifs orgueilleux et pleins de leur propre justice, à croire, comme le fit Paul dans le cas du geôlier et dans d'autres circonstances, mais il leur commande de se repentir. Les deux choses sont nécessaires pour le salut: la repentance et la foi; oui, les deux choses sont inséparables. Là où, par la grâce de Dieu, il y a l'une, l'autre se trouve aussi. Mais selon que le cas se présente, la sagesse de Dieu insiste plus sur l'une que sur l'autre. Dans ce cas-ci, ce qui paraissait si instamment commandé, était l'humiliation et la soumission de la multitude. Il fallait qu'ils se repentissent, qu'ils reconnussent leur néant, leur culpabilité et leurs péchés, qu'ils se fissent baptiser en ce nom méprisé, après avoir rejeté et crucifié Celui qui le portait.

C'est ainsi qu'ils devaient recevoir le pardon des péchés et devenir participants du Saint Esprit. Ce don merveilleux devait suivre le baptême, c'est-à-dire qu'il est, comme nous avons déjà eu plusieurs fois l'occasion de le remarquer, une bénédiction spéciale et distincte de la nouvelle naissance et de la foi, un privilège fondé sur la foi déjà existante, opérée et opérante dans l'âme. Ainsi, nous lisons aussi en Galates 4: 6: «Et, parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l'Esprit de son Fils dans vos coeurs, criant: Abba, Père».

Remarquons donc qu'ici la vérité divine est placée clairement et simplement devant nos yeux, que ces personnes, après s'être repenties et avoir été baptisées au nom de Jésus, reçurent le don du Saint Esprit comme privilège qui devait suivre la repentance et le baptême, et qui était commun à tous. Il est à peine nécessaire d'insister sur le fait qu'il s'agit ici non des dons ou des opérations du Saint Esprit, mais de sa personne. Lui-même était donné, non pas seulement la puissance dont il peut revêtir quelqu'un, ou les dons qu'il peut accorder à un homme. Les deux choses sont toujours clairement distinguées dans la parole de Dieu. Le don du Saint Esprit est tout autre chose que ses dons ou actes de puissance. Celui-là était la part commune et permanente de tous ceux qui se repentaient et étaient baptisés; ceux-ci sont personnels et varient suivant les temps et les circonstances.

«Ceux donc qui reçurent sa parole, furent baptisés, et en ce jour-là furent ajoutées environ trois mille âmes» (verset 41). Tous ceux-ci reçurent le Saint Esprit, et les derniers versets de notre chapitre prouvent que tous étaient remplis de la grâce et de la puissance divine.

La seconde communication de l'Esprit diffère notablement de la première. En suite de la lapidation d'Etienne, homme plein du Saint Esprit, il se produisit une grande persécution contre l'assemblée de Jérusalem. Toute la jeune communauté fut dispersée et chassée de la ville, excepté les apôtres. Ceux donc qui avaient été dispersés, allaient çà et là, annonçant l'Evangile. Dieu se servit ainsi de la fureur de l'ennemi pour l'avancement de ses conseils de bénédiction. En ce temps-là, Philippe l'évangéliste vint à Samarie. Son travail fut richement béni. Un grand nombre crurent et furent baptisés au nom du Seigneur Jésus, et il y eut une grande joie dans la ville (8: 4-12). Mais, il faut le remarquer, le Saint Esprit ne descendit sur aucun des croyants. Ils ne le reçurent qu'après que la nouvelle de ce qui s'était passé fut parvenue à Jérusalem, que les apôtres eurent envoyé deux d'entre eux à Samarie, Pierre et Jean, et que ceux-ci eurent prié pour les nouveaux convertis et leur eurent imposé les mains.

D'où vient cette différence, quand, à Jérusalem le don du Saint Esprit avait suivi immédiatement la repentance et le baptême sans aucune coopération des apôtres? Par un motif très important, à ce que je pense. On sait qu'entre Juifs et Samaritains régnait de tout temps une grande antipathie. Jérusalem et le mont Garizim («cette montagne», Jean 4: 20), étaient en opposition jalouse l'une avec l'autre. Si donc le Saint Esprit était descendu sur les nouveaux convertis immédiatement après la prédication de Philippe, cette ancienne opposition de Samarie aurait indubitablement continué à subsister — ainsi est faite la nature humaine — elle serait même devenue plus aiguë. La grâce accordée aux Samaritains aurait fourni à leurs prétentions religieuses un nouveau point d'appui, et au lieu de l'unité de l'Esprit se serait très vite montrée la triste image du déchirement et de la jalousie réciproques. L'effet voulu de Dieu de la présence du Saint Esprit aurait été ainsi entièrement annulé.

Le retard dans le don de l'Esprit et l'envoi des deux apôtres, Pierre et Jean, deux colonnes de l'assemblée de Jérusalem, obvièrent à ce danger. Le Saint Esprit ne vint sur les nouveaux convertis samaritains qu'en suite des prières et de l'imposition des mains des apôtres. Remarquons aussi cette imposition des mains. C'était bien d'une part la figure d'une transmission de la bénédiction divine sur les croyants à Samarie, par le moyen des apôtres; mais, d'autre part aussi — et ceci est extrêmement important — l'expression de l'unité de l'oeuvre produite ici, avec l'oeuvre à Jérusalem.

Bien qu'il y eût ainsi une différence dans la manière dont l'Esprit était communiqué, cette différence montre précisément la sagesse de Dieu et sa fidèle prévoyance pour les siens. La différence ne provenait pas de l'état personnel de ceux qui le recevaient; elle ne devait pas non plus, ainsi que nous le verrons tout à l'heure, servir de modèle pour toutes les communications subséquentes de l'Esprit, mais elle nous montre comment Dieu, dans son amour, prend soin de son Eglise et s'efforce, dans sa sagesse, d'écarter de son chemin, toutes les occasions de chute et les dangers. A lui soit l'adoration et la gloire, éternellement!

Le troisième cas de communication de l'Esprit Saint dont nous parlent les Actes des Apôtres, diffère de nouveau essentiellement des deux premiers. Corneille, centurion, païen d'origine, mais, ainsi qu'il nous est dit, pieux et craignant Dieu avec toute sa maison (comparez 11: 13, 14), reçut dans une vision la direction divine d'envoyer à Joppe, et d'en faire venir l'apôtre Pierre; celui-ci devait lui annoncer des paroles par lesquelles il serait sauvé, lui et toute sa maison. Corneille envoie, et, tandis que ses messagers sont en route, Dieu prépare son serviteur Pierre à se rendre à cette invitation. Trois fois il doit lui dire: «Ce que Dieu a purifié, toi, ne le tiens pas pour impur!» Alors seulement il suit l'appel de l'Esprit et part pour Césarée.

«En vérité, je comprends», ainsi commence son discours, «que Dieu ne fait pas acception de personnes, mais qu'en toute nation, celui qui le craint et qui pratique la justice, lui est agréable» (10: 34, 35). C'était là une chose nouvelle et merveilleuse, placée devant l'apôtre. Dieu voulait introduire dans les bénédictions du royaume des cieux, même ce qui, quant à son apparence extérieure, était «impur et immonde», les gentils. Tout comme à la Pentecôte, Pierre avait ouvert la porte à Israël, il devait maintenant l'ouvrir aux nations (Matthieu 16: 19). Et le Seigneur, dans sa sagesse, élut comme prémices, non pas un idolâtre aveugle et fanatique, mais un homme qui, peut-être déjà longtemps auparavant, avait été réveillé de son sommeil de péché, qui connaissait et craignait le seul vrai Dieu, avait le témoignage de faire beaucoup d'aumônes au peuple d'Israël, et priait Dieu en tout temps. Dieu voulait, et il veut certainement sauver le plus grand pécheur, celui qui est tombé le plus bas et s'est égaré le plus loin; mais le point dont il s'agit ici est l'introduction d'une âme, déjà rendue vivante et pieuse, dans la pleine liberté d'une relation consciente avec Dieu, afin que personne n'ait une occasion quelconque de mettre en doute son droit à cette bénédiction.

La parole annonçant la paix que Dieu avait envoyée par Jésus Christ aux fils d'Israël, était aussi connue du centurion et de sa maison. Ils avaient entendu dire comment le Seigneur Jésus allait de lieu en lieu par tout le pays, comment il avait opéré des miracles, et avait finalement été mis à mort par les Juifs. Mais qu'avaient-ils à faire avec tout cela, eux, les gentils? Quelle bénédiction pouvait en découler pour eux? La même que pour les Juifs. Ils reçoivent de la bouche de l'apôtre le message de la résurrection de Jésus Christ, et il leur est dit à eux, gentils: «Tous les prophètes lui rendent témoignage que, par son nom, quiconque croit en lui (Juif ou gentil) reçoit la rémission des péchés».

Merveilleux message! A peine a-t-il retenti, «comme Pierre prononçait encore ces mots, l'Esprit Saint tomba sur tous ceux qui entendaient la parole». Comment? Sans intermédiaire? Sans baptême, sans imposition des mains et sans prière de la part des apôtres? Oui, sans aucune de toutes ces choses. Ils entendent la Parole, ils la reçoivent avec foi, et aussitôt le Saint Esprit scelle l'oeuvre divine dans leurs âmes. Il en fut exactement de même plus tard chez les Ephésiens. Ils entendirent la Parole de la vérité, l'Evangile de leur salut, ils crurent et furent scellés du Saint Esprit de la promesse (1: 13). Il plut au Dieu seul bon, seul sage, de visiter les pauvres gentils par une si riche grâce. Les Juifs, à Jérusalem, durent d'abord être baptisés au nom de Jésus Christ en rémission des péchés; chez les Samaritains, il fallut, outre cela, faire intervenir la prière et l'imposition des mains des apôtres; mais ici, l'Esprit Saint descendit sans aucune oeuvre d'homme préparatoire sur tous ceux qui entendirent la Parole, et immédiatement après ils commencèrent à parler en langues et à louer Dieu. Le même apôtre qui, à Jérusalem, avait demandé la repentance et le baptême, qui, à Samarie, en communion avec Jean, avait prié et imposé les mains, disparaît ici, pour ainsi dire, devant la débordante grâce de Dieu.

Dieu agit ainsi dans sa sagesse infinie. Tandis qu'avec les Juifs et les Samaritains, il permet une certaine intervention humiliante, il n'avait pour les gentils que de précieux encouragements. Et remarquons-le bien, cher lecteur, le cas de Corneille et de sa maison est un type pour nous. Nous ne sommes ni Juifs, ni Samaritains; nous sommes de ceux qui, par nature, étaient éloignés de Dieu, et à qui, par conséquent, la grâce devait se manifester d'autant plus grande et plus riche. Quelle réponse à toutes les prétentions insensées et hautaines de l'homme! Ni l'accomplissement de certaines conditions préalables de la part du croyant, ni la présence et l'intervention active d'instruments humains, d'apôtres ou autres, n'est nécessaire pour recevoir le don du Saint Esprit. Quand Dieu donne, il le fait pour se glorifier lui et sa grâce, et non pas pour élever l'homme, ou pour reconnaître son action en une manière quelconque. Il ne reste à l'homme qu'à «s'étonner» avec Pierre et ses compagnons de la grandeur de la grâce de Dieu et de son don inexprimable, mais aussi de reconnaître cette grâce et de s'incliner entièrement devant elle.

La bénédiction est la même aujourd'hui qu'en ces premiers jours. Elle peut n'être plus accompagnée de signes étonnants comme alors, mais en somme, ni cette bénédiction, ni le fondement sur laquelle elle est communiquée, n'ont changé. Exactement comme Corneille et les siens reçurent l'Esprit sur la base de l'acceptation par la foi de la Parole prêchée, il arrive de même aujourd'hui; la Parole de la grâce de Dieu est annoncée, et celui qui s'y soumet et la reçoit par la foi, devient participant de l'adoption, et par là du don du Saint Esprit (Galates 4: 4-6).

Il se peut, dans des cas spéciaux, qu'il se passe un certain temps entre l'acceptation de la Parole et le fait d'être scellé par le Saint Esprit; et cela arrivera souvent, là où l'on prêche un Evangile obscur, mélangé avec la loi, et où l'on demande à l'homme d'agir, de combattre, de lutter, etc. Mais la volonté de Dieu est que l'âme repentante entre par la foi dans la jouissance pleine et consciente de tout ce que l'oeuvre de Christ lui a apporté, et que, conduite par l'Esprit d'adoption, elle dise: «Abba Père!» Il se peut qu'une oeuvre prolongée, profonde, ébranlant l'homme dans toutes les fibres de son être, se produise dans une âme, avant qu'elle entre dans la jouissance de la pleine liberté, comme, par exemple, chez Saul de Tarse (voyez en contraste le geôlier de Philippe); mais il demeure quand même vrai que Dieu n'a pas ordonné pour les siens un état de doute, de craintes, de soucis et d'angoissantes réflexions, mais qu'il veut les voir heureux dans tout l'éclat de sa grâce qui les a rapprochés de lui, comme des enfants bien-aimés. Chez les croyants de l'Ancien Testament, l'état dont nous parlons était compréhensible, parce que le Rédempteur n'était pas encore venu, mais aujourd'hui, il est directement contraire aux pensées et aux intentions de Dieu.

Ceci nous amène au quatrième et dernier cas que nous avons à considérer. Nous lisons en Actes 19: 1-6: «Or il arriva… que Paul… vint à Ephèse; et ayant trouvé de certains disciples, il leur dit: Avez-vous reçu l'Esprit Saint après avoir cru? Et ils lui dirent: Mais nous n'avons même pas ouï dire si l'Esprit Saint est. Et il dit: De quel baptême donc avez-vous été baptisés? Et ils dirent: Du baptême de Jean. Et Paul dit: Jean a baptisé du baptême de la repentance, disant au peuple qu'ils crussent en celui qui venait après lui, c'est-à-dire en Jésus. Et ayant ouï ces choses, ils furent baptisés pour le nom du Seigneur Jésus; et Paul leur ayant imposé les mains, le Saint Esprit vint sur eux, et ils parlèrent en langues et prophétisèrent».

Ce cas est tout aussi remarquable que les trois précédents. Nous trouvons ici douze «disciples» qui avaient cru, mais à qui l'Evangile de Jésus n'avait jamais été annoncé. Ils ne connaissaient que la prédication de Jean le baptiseur, et ils avaient été baptisés de son baptême. La demande de l'apôtre s'ils avaient reçu le Saint Esprit prouve qu'il devait avoir découvert quelque chose de défectueux dans leur langage ou dans leur conduite. Ils se distinguaient évidemment des autres croyants à Ephèse. La cause en était simple et sérieuse: ils n'avaient pas encore reçu le précieux don de l'Esprit; ils ne savaient pas même que la promesse de l'Ancien Testament, de laquelle leur maître avait rendu témoignage, se fût accomplie dans l'intervalle. Jean avait dirigé les yeux sur le Seigneur qui venait; il n'avait pas pu aller plus loin que de baptiser du baptême de repentance. Le sang de la réconciliation n'avait pas encore coulé, le chemin pour aller à Dieu n'était pas encore frayé. Il va sans dire que ces disciples ne pouvaient non plus aller au delà, car le disciple n'est pas plus grand que son maître. Mais maintenant, ils rencontraient un homme qui leur prêchait un Sauveur qui était venu et avait préparé une réconciliation éternelle. Et lorsqu'ils eurent entendu ce message, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus, c'est-à-dire du baptême chrétien, et lorsque Paul leur eut imposé les mains, ils reçurent le Saint Esprit. Les signes qui l'accompagnaient ne manquèrent pas: ils parlaient en langues et prophétisaient.

Quelque spécial que soit ce cas, nous y découvrons néanmoins la nécessité de la prédication d'un Evangile clair et complet. Aussi longtemps que ces disciples n'avaient pas entendu la bonne nouvelle de Jésus crucifié et ressuscité, le Saint Esprit, bien qu'étant là, ne pouvait les sceller. Une oeuvre divine avait été évidemment produite en eux; mais elle n'était pas encore venue à perfection. Il peut en être ainsi encore aujourd'hui. L'imposition des mains par l'apôtre était en ce cas, comme en celui de Samarie, une exception. Il n'est pas dit qu'il l'ait jamais fait pour des convertis d'entre les païens. Pourquoi le fit-il ici? Etait-ce pour affirmer son apostolat aussi à ces disciples tirés de la circoncision? Peut-être. En tout cas, c'est une exception, et nous savons positivement que dans d'autres cas, spécialement dans celui, si significatif pour nous, de Corneille et de sa maison, il n'y eut pas d'imposition des mains avant la réception du Saint Esprit. Aussi est-ce tout à fait antiscripturaire qu'aujourd'hui un parti dans le christianisme déclare que l'acte de sceller du Saint Esprit ne peut avoir lieu que par des personnes divinement désignées pour cela. Même si aujourd'hui les apôtres étaient encore là, ce qui n'est pas le cas, il ne serait pas nécessaire qu'ils imposassent les mains à un croyant pour qu'il reçût le Saint Esprit. Non, ce n'est pas ainsi que Dieu nous a donné le Saint Esprit à nous «d'entre les nations». En croyant en Christ par la Parole qui nous a été annoncée, nous avons reçu l'Esprit Saint. Puissions-nous retenir cela en simplicité non seulement contre les mauvaises prétentions de tel parti religieux, mais aussi contre les nombreuses doctrines et affirmations aujourd'hui en cours, quant au sujet qui nous occupe, doctrines qui troublent tant de coeurs.

 

NB

Si quelque chose n’était pas clair pour le lecteur de ce message, qu’il n’hésite pas à poser des questions à ce sujet à l’adresse bible@beauport.eu

Claude Beauport