La venue de l'autre Consolateur

De la méditation « Le don du Saint Esprit »

de Brockhaus R. -  ME 1908 page 17  -  ME 1909 page 16

 

Contenu de l’ensemble de la méditation :

0.  Préface

1.  La personne du Saint Esprit

2.  Le baptême du Saint Esprit et de feu 

3.  L'autre Consolateur

4.  La venue de l'autre Consolateur

5.  Des différents modes de communication du Saint Esprit

6.  Le Saint Esprit, comme sceau et gage

7.  Le temple du Saint Esprit

8.  Un seul corps et un seul Esprit

9.  Le Saint Esprit dans le livre de l'Apocalypse

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La venue de l'autre Consolateur

La dernière rencontre du Seigneur Jésus avec ses disciples, si douce et si sérieuse, était passée. Gethsémané, avec sa terrible lutte, l'interrogatoire devant le sanhédrin, devant Hérode et devant Pilate, avec toutes ses humiliations, ses outrages et les souffrances corporelles qu'endura le Christ, avaient amené ce terme affreux des voies de notre Seigneur qu'avaient prédit les prophètes de l'ancienne alliance, et que les évangélistes nous dépeignent d'une manière si saisissante. Christ mourut et fut enseveli. L'oeuvre était accomplie. Dieu était glorifié, le péché expié, le chemin du sanctuaire frayé. Comme preuve de cela, Jésus ressuscita d'entre les morts le troisième jour. La mort était anéantie, ses gonds d'airain brisés. Elle ne pouvait retenir le Prince de la vie. Triomphant; le Seigneur, ressuscité et déterminé Fils de Dieu en puissance par la résurrection, envoie à ses «frères» ce message: «Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu» (Jean 20: 17). Le soir de ce premier jour de la semaine, il apparaît au milieu des disciples rassemblés, et, en leur montrant ses mains et son côté, il leur adresse ces paroles: «Paix vous soit».

La paix était maintenant faite par le sang de la croix (Colossiens 1: 20). C'était non seulement le pardon des péchés, mais c'était la paix qui pouvait être annoncée aux croyants sur la base de sa mort et de sa résurrection. Le même Seigneur, Jésus Christ homme, le Fils de Dieu qui avait été pendu à la croix et qui avait rencontré le feu dévorant du jugement de Dieu contre le péché, était maintenant au milieu des siens et leur annonçait sa victoire. «Les disciples se réjouirent donc quand ils virent le Seigneur». Ce n'était pas étonnant. Mais ils devaient entendre et voir encore davantage. «Jésus donc leur dit encore: Paix vous soit! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. Et ayant dit cela, il souffla en eux, et leur dit: Recevez l'Esprit Saint» (versets 21, 22).

Le premier «Paix vous soit!» s'adressait aux disciples personnellement; c'est-à-dire que le Seigneur leur annonçait la paix comme jouissance pour eux-mêmes. Le second «Paix vous soit!» est plus en rapport avec leur mission. Ils sont envoyés vers d'autres avec cette paix et dans la puissance de celle-ci. Comme le Père avait envoyé Jésus, de même, lui, le Fils, les envoie maintenant. Et non seulement cela. Au souhait et à l'annonce de la paix s'ajoute encore quelque chose de tout spécial: Jésus souffle en eux, et leur dit: «Recevez l'Esprit Saint!» Ceci nous rappelle involontairement un acte de Dieu, au commencement de la première création. Nous lisons en Genèse 2: 7: «Et l'Eternel Dieu forma l'homme, poussière du sol, et souffla dans ses narines une respiration de vie». L'homme seul devint de cette manière une «âme vivante»; aucun des animaux ne fut créé ainsi. Quant à eux, il est dit simplement : «Dieu créa», ou «Dieu dit», ou «Que la terre produise», etc. Les animaux ont donc bien une âme, c'est-à-dire la vie naturelle, mais ils ne possèdent pas l'esprit; l'homme possède les deux, l'âme et l'esprit, et est en conséquence une créature immortelle, responsable devant Dieu.

Or précisément, comme Dieu souffla alors en l'homme une respiration de vie, ici le Seigneur ressuscité, le chef de la nouvelle création, «le dernier Adam», «l'homme du ciel», «l'Esprit qui vivifie» (1 Corinthiens 15: 45), souffle dans les disciples la respiration de la vie de résurrection. Il leur communique une vie spirituelle, selon la puissance de la résurrection, «la vie en abondance». C'est le Saint Esprit, pas encore comme personne, mais comme puissance de la nouvelle vie de résurrection, comme l'Esprit de vie que le Seigneur, en qualité de chef de sa famille, communique aux membres de celle-ci. Parce qu'il vivait, eux aussi devaient vivre, et cela comme introduits par lui dans la jouissance d'une parfaite paix et dans la même relation avec Dieu qui était la sienne comme homme. Ils recevaient une part avec lui dans la vie qui était en lui, après qu'il eut opéré leur pleine rédemption et réglé toutes les questions devant Dieu. Cela ne veut naturellement pas dire qu'ils ne possédaient auparavant aucune vie spirituelle. Ils avaient la vie de la part de Dieu, mais ils la recevaient maintenant d'une toute nouvelle manière: une vie dans la puissance de la résurrection, produite et caractérisée par le Saint Esprit qui l'accompagnait, et en rapport avec le second homme ressuscité d'entre les morts.

Quant aux paroles du Seigneur prononcées à cette occasion: «A quiconque vous remettrez les péchés, ils sont remis, et à quiconque vous les retiendrez, ils sont retenus», nous devons ici les passer sous silence, comme étrangères à notre méditation. Remarquons seulement que l'opinion, que le Seigneur donnait ici à ses disciples et à leurs successeurs une espèce de pleins pouvoirs sacerdotaux pour accorder à ceux qui confesseraient leurs péchés, pardon et rémission en son nom, est totalement erronée. Ce serait mettre l'homme à la place de Dieu et lui attribuer un pouvoir qui n'appartient qu'à Dieu. «Qui peut pardonner les péchés, si ce n'est un seul, Dieu?» demandaient les docteurs de la loi, avec toute raison. Nul des apôtres ne s'est jamais arrogé le droit de faire une telle chose. Il ne s'agit pas ici en général des apôtres comme tels, mais de toute la troupe des disciples; nous ne savons pas même s'ils étaient peu ou beaucoup. C'est en eux, les disciples rassemblés, que Jésus souffla, c'est à eux tous qu'il dit: «Recevez l'Esprit Saint». Et c'est à eux tous qu'il confia alors la nouvelle et merveilleuse mission. Ils devaient aller, et comme un autre écrivain s'exprime, «annoncer dans la puissance du Saint Esprit qui leur était donnée pour cela, le pardon des péchés à un monde courbé sous le joug du péché». En outre, nous ne devons pas oublier que les disciples rassemblés le premier jour de la semaine, le jour du Seigneur, avec Jésus au milieu d'eux, représentent en type l'Assemblée (l'Eglise) avec tous les privilèges et les devoirs que Dieu lui a conférés, et qui plus tard ont été développés plus amplement dans les écrits des apôtres (Comparez aussi Matthieu 18: 18).

Ceci nous conduit naturellement à ce moment merveilleux où cette Assemblée devait être effectivement formée par la descente du Saint Esprit. Au commencement des Actes, nous entendons les disciples demander: «Seigneur, est-ce en ce temps-ci que tu rétablis le royaume pour Israël?» (chapitre 1: 6). Il leur arriva comme à Marie de Magdala, quand, au matin du jour de la résurrection, elle voulut embrasser les pieds de son Seigneur, pensant qu'il reprendrait les précédentes relations terrestres avec son peuple, et marcherait parmi les disciples comme leur maître bien-aimé. Toutes les pensées et les espérances des disciples étaient liées à Israël et à cette terre. Ils ne comprenaient pas que, quelque précieuse que soit la révélation de Dieu en un Christ apparu sur la terre, les conseils de Dieu liés à un homme glorifié à la droite de la majesté sont infiniment plus élevés et plus glorieux. Ils ne connaissaient pas encore «toute la vérité».

Jésus leur répond: «Ce n'est pas à vous de connaître les temps ou les saisons que le Père a réservés à sa propre autorité; mais vous recevrez de la puissance, le Saint Esprit venant sur vous; et vous serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'au bout de la terre» (versets 7, 8). Déjà auparavant, il leur avait ordonné de ne pas s'éloigner de Jérusalem, mais d'attendre la promesse du Père, car ils seraient «baptisés de l'Esprit Saint dans peu de jours». Se rattachant directement à cette réponse, nous lisons: «Et ayant dit ces choses, il fut élevé de la terre, comme ils regardaient, et une nuée le reçut et l'emporta de devant leurs yeux».

Ainsi s'accomplit le grand changement dans les voies et les révélations de Dieu. Après beaucoup de manifestations, soit directes, soit indirectes, par les prophètes, Dieu s'était révélé dans la personne de son Fils. Le monde avait rejeté cette révélation et cloué Christ à la croix. Lorsque celui qui était mort, mais ressuscité («J'ai été mort; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles»), retourna vers son Père, le moment était venu pour mettre en lumière un tout nouveau caractère de Dieu.

Dans le Christ vivant, il s'était révélé comme Dieu avec nous (Emmanuel); à la croix, dans le don de son Fils, il a manifesté tout son amour comme Dieu pour nous; maintenant il voulait se faire connaître comme Dieu en nous. Oh! quel Dieu que notre Dieu! Que ses voies sont insondables et ses pensées impénétrables! Qui a été son conseiller dans les résolutions de son amour? Aucun homme, aucun ange. Elles ont surgi dans la profondeur de son coeur paternel avant la fondation du monde.

Obéissant au commandement que le Seigneur leur avait donné en les quittant, les disciples restèrent à Jérusalem, attendant dans une prière commune l'accomplissement de la promesse. «Et comme le jour de la Pentecôte s'accomplissait, ils étaient tous ensemble en un même lieu» (chapitre 2: 1). C'était le premier jour de la semaine, le jour de la résurrection de notre Seigneur Jésus, le même jour auquel il avait soufflé en ses disciples en disant ces paroles: «Recevez l'Esprit Saint». Sept semaines s'étaient écoulées dès lors, car sept semaines exactement devaient s'accomplir jusqu'à l'offrande de la première gerbe, au jour qui suivait le sabbat de la Pâque, ce type précieux de Christ ressuscité, et alors, le cinquantième jour, une nouvelle offrande sous forme de deux pains pétris de fine farine avec du levain, était apportée à l'Eternel des demeures des enfants d'Israël. Ce type, connu sans doute du lecteur, devait avoir maintenant son antitype, son accomplissement. Il est sans importance de savoir en quel lieu les disciples étaient rassemblés, si c'était dans la chambre haute de 1: 13, ou ailleurs; ce qui importe beaucoup plus, c'est qu'ils persévéraient d'un commun accord dans la prière, et que, dans le même accord, ils se trouvaient alors réunis en un même lieu. Leur supplication allait être exaucée, la promesse du Père accomplie.

«Et il se fit tout à coup du ciel un son, comme d'un souffle violent et impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Et il leur apparut des langues divisées, comme de feu; et elles se posèrent sur chacun d'eux. Et ils furent tous remplis de l'Esprit Saint, et commencèrent à parler d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'énoncer» (versets 2-4). Comme la venue du Fils de Dieu avait été accompagnée d'apparitions spéciales, la descente du ciel sur la terre de la troisième personne de la Divinité fut aussi communiquée aux sens de ceux qui étaient rassemblés, par des signes extérieurs et qui pouvaient faire impression sur l'ouïe et sur la vue. Un son puissant perceptible à tous, remplit la maison, et des langues divisées comme de feu leur apparurent et se posèrent sur chacun d'eux (*).

(*) Nous nous sommes déjà occupés précédemment des langues de feu et de la différence entre cette forme de la venue du Saint Esprit et sa descente sur Christ.

Nous pouvons donc parler d'un double signe de la présence du Saint Esprit, d'un signe général et d'un signe personnel, en rapport avec la vérité connue de nous, que l'Esprit devait être non seulement avec nous, mais aussi en nous (comparez Jean 14: 17). Il y eut un son qui remplit la maison dans laquelle les disciples étaient assis, et il y eut des langues qui se posèrent sur chacun d'eux individuellement. Nous rencontrons toujours de nouveau cette double vérité que le Saint Esprit est là et qu'il habite dans les croyants. Ainsi, au chapitre 4, le Saint Esprit ébranla le lieu où les disciples priaient. Cela n'avait rien à faire avec le fait qu'il habitait en chacun d'eux individuellement, mais il rendait ainsi sa présence au milieu d'eux sensible à tous. De même aussi, dans l'histoire d'Ananias et de Sapphira, il nous est dit que ces malheureux avaient menti à Dieu. Dieu était descendu dans la personne du Saint Esprit, et il était présent dans l'Eglise, sa maison ici-bas. Et comme il en était alors, ainsi en est-il encore aujourd'hui. Le Saint Esprit habite dans les croyants, quand même ceux-ci savent qu'ils étaient des pécheurs impurs et perdus, quand même ils ont le sentiment profond et douloureux de la nature méchante qu'ils ont héritée d'Adam, et il est avec eux, quand ils sont rassemblés comme croyants ou qu'ils s'occupent ici-bas de l'oeuvre de leur Seigneur. Il opère en eux, et il agit pour eux et par eux.

A cela, la ruine de l'Eglise chrétienne n'a rien pu changer. Le fait de la présence du Saint Esprit subsiste, malgré toute l'infidélité de l'homme. Tout comme autrefois le Seigneur marchait dans le désert au milieu de son peuple terrestre et ne les abandonnait pas, malgré toute leur méchanceté et leur rébellion, le Saint Esprit demeure aujourd'hui avec le peuple de Dieu sur cette terre et le conduit à travers le désert jusqu'à ce que le but, la Canaan céleste, soit atteint. Le Seigneur dit même qu'il sera avec nous éternellement. Quand Christ marchait ici-bas, «l'Esprit n'était pas encore»; mais il est venu dès lors, et depuis il est toujours resté ici-bas. Ce que nous avons donc à faire, c'est d'accepter ce fait avec une foi simple et de compter sur lui, non pas de prier pour une nouvelle effusion de l'Esprit et autres choses semblables. Cette effusion a eu lieu une fois pour toutes le jour de la Pentecôte, et ne se renouvellera jamais dans l'économie actuelle. Une seconde effusion aura bien lieu, mais l'Ecriture nous enseigne clairement et positivement que cela ne se peut que lorsque l'Epouse de l'Agneau aura pris sa place aux côtés du Seigneur dans les cieux, et que lui sera revenu et sera entré dans son règne comme Roi des rois et Chef sur toutes choses.

Aussi quand même, autour de nous, tout semblerait contredire le fait que le Saint Esprit est ici-bas, retenons-le fermement par la foi et réalisons-le! Crions beaucoup à Dieu pour que les effets (*) de cette présence puissent être sentis davantage soit personnellement, soit dans nos assemblées. Recherchons sérieusement avec prière les causes pour lesquelles l'Esprit est «contristé» en nous personnellement, et paraît si «étouffé» ou même «éteint» dans nos assemblées. Jugeons-nous sérieusement nous-mêmes dans nos habitudes journalières, dans tout ce que nous nous permettons dans nos pensées et nos tendances, dans les buts que nous poursuivons pour nous ou pour les nôtres. Prenons garde à nos pensées, à nos conversations, à ce que nous lisons, disons et entendons. Il est sûr que, sous ce rapport, il s'est introduit au milieu des croyants une superficialité et une légèreté effrayantes. Oh! puissent tous les coeurs et toutes les consciences se réveiller et se souvenir de l'exhortation: «N'attristez pas le Saint Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption!» (Ephésiens 4: 30). Les suites bénies s'en montreront alors d'elles-mêmes aussi dans les assemblées des croyants. Non pas seulement que tous seront zélés pour ne pas négliger le rassemblement, mais les rassemblements eux-mêmes, soit pour la prière, soit pour la méditation de la Parole, soit tout spécialement pour l'adoration, le jour du Seigneur, seront sérieux, vrais et bénis. L'homme n'occupera pas le premier rang; il ne se manifestera ni sécheresse, ni vide; il n'y aura ni célébration de la cène sans vraie consécration, ni réunion de prières sans intime supplication du coeur; des discours sans force divine et sans profondeur ne se feront pas entendre, abaissant encore un niveau déjà si bas; mais des fleuves d'eau vive couleront, et les incrédules eux-mêmes reconnaîtront «que Dieu est réellement parmi nous».

(*) C'est précisément la confusion entre la personne et les effets du Saint Esprit, qui a de nos jours provoqué tant de désordre parmi les croyants.

Mais revenons à notre chapitre. Il y est parlé de la venue et de la réception de l'Esprit à trois points de vue: d'abord de l'effusion de l'Esprit, puis du baptême, et enfin d'être remplis de l'Esprit. Il est important de distinguer ces trois choses. La première est tout à fait générale: «Je répandrai de mon Esprit sur toute chair», et Jésus «ayant été exalté par la droite de Dieu, et ayant reçu de la part du Père l'Esprit Saint promis, a répandu ce que vous voyez et entendez» (versets 17, 33). Ainsi, comme nous l'avons déjà indiqué à plusieurs reprises, l'Esprit Saint sera répandu pour la seconde fois à la fin des jours, quand la prophétie de Joël s'accomplira. Ce qui est arrivé à la Pentecôte, n'était qu'une anticipation de ce merveilleux don de Dieu (Pierre dit: «C'est ici ce qui a été dit par le prophète Joël»; et non pas: «Maintenant s'accomplit ce qui», etc.), en rapport avec les choses et les bénédictions célestes. C'était l'accomplissement de la promesse du Père, le fait d'être revêtus de la puissance d'en haut (Luc 24: 49; Actes des Apôtres 1: 8), en sorte que les disciples étaient maintenant capables d'accomplir la mission reçue du Seigneur, et d'être ses témoins à Jérusalem, en Judée, en Samarie et jusqu'au bout de la terre, Dieu opérant avec eux par des signes, et des miracles, et des actes de puissance.

Mais les disciples avaient en même temps reçu cette assurance de la part du Seigneur: «Mais vous, vous serez baptisés de l'Esprit Saint dans peu de jours». Le résultat de ce baptême était le «seul corps». «Car aussi nous avons tous et baptisés d'un seul Esprit pour être un seul corps» (1 Corinthiens 12: 13). Les disciples pouvaient bien alors ne rien savoir encore d'un seul corps; nous pouvons même dire en assurance que cette vérité demeura cachée jusqu'à ce qu'il plut à Dieu de préparer l'apôtre Paul, comme instrument spécial pour faire connaître la doctrine d'un seul corps formé de Juifs et de gentils par un seul Esprit; mais la chose elle-même s'accomplissait; le Saint Esprit, la force de ce seul corps, celui qui seul pouvait le former, fut donné le jour de la Pentecôte; il vint sur chacun des disciples individuellement et les baptisa pour être ce seul corps. Qu'en même temps des dons aient été donnés, des apôtres, des prophètes, des évangélistes, des pasteurs et des docteurs, pour l'édification de ce corps, nous le savons, et nous nous en occuperons plus tard. Car «étant monté en haut, il a (Christ) emmené captive la captivité, et a donné des dons aux hommes» (Ephésiens 4: 8).

Troisièmement, le Saint Esprit est descendu ici-bas pour faire son habitation en chaque croyant individuellement; en effet, nous lisons: «Et ils furent tous (non pas les apôtres seuls ou quelques chefs éminents, mais tous) remplis de l'Esprit Saint, et commencèrent à parler d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'énoncer». Avoir le Saint Esprit habitant en soi et être rempli du Saint Esprit, sont deux choses différentes. La première est le partage de tout vrai croyant, de chaque enfant de Dieu; la seconde dépend d'un côté de la plénitude et de la puissance des révélations de l'Esprit à un moment donné pour opérer comme il lui plaît, et d'un autre côté, de la mesure dans laquelle nous réalisons le fait de son habitation en nous. En tant que nous ne mettons pas des obstacles à l'Esprit pour remplir son service en nous, c'est-à-dire pour prendre des choses de Christ et pour nous les annoncer, en tant que nous respectons sa sainte présence en nous, que nous nous remettons à sa direction, que nous nous laissons diriger, exhorter et avertir par lui, nous sommes des vases qu'il peut remplir et utiliser. Aussi sommes-nous exhortés à en être remplis: «Et ne vous enivrez pas de vin, en quoi il y a de la dissolution; mais soyez remplis de l'Esprit, vous entretenant par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels, chantant et psalmodiant de votre coeur au Seigneur» (Ephésiens 5: 18, 19).

Qu'un tel état est béni! Que nous devrions le désirer! Qu'il est heureux le chrétien rempli de l'Esprit! Le coeur chante et psalmodie au Seigneur; la bouche parle de ce qui remplit le coeur; la vie et la conduite tout entière rendent témoignage de la libre opération de l'hôte céleste. La pensée de Christ, la dépendance, l'humilité, l'obéissance, paraissent au jour. L'Esprit n'est pas contristé, il produit ses fruits délicieux: «l'amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance» (Galates 5: 22).

En vérité, nous ne pouvons pas assez prier pour que l'opération du Saint Esprit en nous et au milieu de nous s'accroisse et s'approfondisse. Nous sommes entièrement dépendants de lui quant à tout bien et à tout ce qui est agréable à Dieu. Qu'il s'agisse de notre marche et de notre service personnels, ou de l'édification des saints, ou de la conversion des âmes — nous sommes entièrement, reportés sur Lui, qui est descendu ici-bas pour être avec nous et en nous, à la place du Seigneur. Combien nous devrions donc «lutter en tout temps en prières», pour que le Saint Esprit atteigne toujours plus ces buts en nous et par nous! Il n'est en ces jours pas seulement contristé et étouffé; hélas! on lui résiste même, et l'on ne veut pas se courber sous sa discipline. La différence entre le fait d'être rempli du Saint Esprit et sa présence avec nous ou en nous, ressort déjà de ce que nous entendons dire à réitérées fois avant la venue personnelle de l'Esprit sur cette terre, que des personnes furent individuellement remplies de l'Esprit Saint pour des buts spéciaux. Ainsi Betsaleël (Exode 31: 3; 35: 31); Josué (Deutéronome 34: 9); Jean le baptiseur, Elisabeth, Zacharie (Luc 1: 15, 41, 67). Nous lisons encore dans les Actes que les mêmes personnes, en différentes occasions ou aussi pour des buts spéciaux, furent remplies de l'Esprit Saint. (Comparez chapitres 2: 4; 4: 8, 31; 7: 55; 9: 17; 13: 9, 52). Il est parlé aussi d'hommes «pleins de l'Esprit Saint et de foi», qui se distinguaient ainsi par là des autres croyants (6: 3, 5; 11: 24). On comprend bien qu'être rempli du Saint Esprit en ces jours de première force et de fraîcheur, se produisait plus qu'aujourd'hui; mais ce fait douloureux devrait nous faire courber la tête et réveiller dans nos coeurs le désir d'être personnellement trouvés dans un état de coeur où le Saint Esprit, au milieu du peu de force de nos jours, puisse nous remplir et se servir de nous à la gloire de Dieu et en bénédiction pour d'autres. Fais, Seigneur, qu'il en soit ainsi pour l'écrivain et pour le lecteur de ces lignes, oui, pour tous les rachetés, sur toute la terre.

 

NB

Si quelque chose n’était pas clair pour le lecteur de ce message, qu’il n’hésite pas à poser des questions à ce sujet à l’adresse bible@beauport.eu

Claude Beauport