Lot et sa famille

La famille selon le plan de Dieu

De H. Wilts

 

0.       Avant propos & Introduction

1.       Adam et Eve et leurs enfants (Genèse 3 & 4)

2.       Lémech et sa famille (Genèse 4 v.19-24)

3.       Noé et sa famille (Genèse 6 à 9)

4.       Abraham et sa famille (Genèse 11 v.16 à 25 v.11)

5.       Lot et sa famille (Genèse 11 v.31 ; 12 v.4-5 ; 13 ; 18 & 19)

6.       Isaac et sa famille (Genèse 24 à 28)

7.       Jacob et sa famille (Genèse 27 à 34)

8.       Job et sa famille

9.       Amram et sa famille (Exode 2 v.1-10)

10.   Manoah et sa famille (Juges 13)

11.   Samson et son mariage (Juges 14 à 16)

12.   Coré et sa famille (Nombres 16)

13.   Eli et sa famille (1 Samuel 1 & 2)

14.   Zacharie et Elisabeth (Luc 1 v.4-25 ; 39-45 ;57-80)

15.   Joseph et Marie (Matthieu 1 ; Luc 1)

16.   La famille de Béthanie (Matthieu 26 ;Marc 14 ; Luc 10 ; Jean 11 & 12)

17.   Le couple Ananias et Sapphira (Actes 5 v.1-11)

18.   Le couple Aquila et Priscilla

5. LOT ET SA FAMILLE

(Genèse 11 : 31 ; 12 : 4-5; 13 ; 14 ; 18 et 19).

L'histoire de cette famille est l'une des plus tristes qui nous soient rapportées dans la Bible. Lorsque Abram et Saraï sortirent de Charan, ils emmenèrent aussi Lot. C'était un neveu d'Abram. Peut-être n'était-il pas encore marié et était-il de ce fait considéré comme faisant partie de la maison d'Abram. Il les suivit dans toutes leurs pérégrinations, y compris le voyage en Egypte. Là, il acquit des troupeaux et devint indépendant, tout en restant dans la proximité immédiate d'Abram. Lorsque surgit une querelle entre les deux groupes de bergers, Abram proposa de se séparer. Lot ne laissa pas le choix à son oncle, comme il aurait été convenable de faire, mais choisit pour lui la plaine fertile du Jourdain. Il partit vers l'orient et dressa ses tentes jusqu'à Sodome, sachant pourtant que les gens de cette ville étaient méchants, et grands pécheurs devant l'Eternel.

Plus tard, il s'établit dans la ville. Il partagea le sort de ses habitants et fut emmené captif par le roi Kedor-Laomer. Grâce à l'intervention d'Abram, il fut libéré. En dépit de cette sérieuse leçon, Lot retourna à Sodome où il obtint même une place parmi les dignitaires de la ville. Il «était assis à la porte», le lieu où s'exerçait le gouvernement (Gen. 19 : 1).

Nous pouvons supposer qu'il a trouvé sa femme à Sodome. Elle était en tout cas très attachée à cette ville et put difficilement s'en séparer. C'est ainsi que Lot y demeura comme citoyen, alors qu'Abraham habitait avec les siens dans une tente, comme étranger, et avait communion avec Dieu à son autel.

Quel contraste entre les deux familles! Qui était le plus heureux? Poser cette question, c'est y répondre. Ce que Pierre dit à ce sujet dans sa deuxième épître est très instructif. Il nous décrit «le juste Lot, accablé par la conduite débauchée de ces hommes pervers, (car ce juste qui habitait parmi eux, les voyant et les entendant, tourmentait de jour en jour son âme juste à cause de leurs actions iniques) ... » (chap. 2 : 7-8). Comment cet homme put-il le supporter? Pourtant il n'est pas le seul dans ce cas. La mondanité et le mauvais choix d'un conjoint peuvent aujourd'hui encore avoir une influence désastreuse sur un croyant.

Nous comprenons quels étaient les grands péchés commis à Sodome en lisant Genèse 19. Apparemment, parmi les hommes de cette ville, l'homosexualité était une habitude généralisée. Nous sommes ainsi confrontés à un sujet de grande actualité, qui, dans un livre sur le mariage et la vie de famille, doit malheureusement être au moins mentionné. Nous nous limitons à ce que l'Ecriture en dit. Genèse 19 et 2 Pierre 2 en parlent de façon claire et nette.

Paul en parle aussi en Romains 1 : 24-27: «Dieu les a aussi livrés, dans les convoitises de leurs coeurs, à l'impureté, en sorte que leurs corps soient déshonorés entre eux-mêmes: eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et ont honoré et servi la créature plutôt que celui qui l'a créée, qui est béni éternellement. Amen! C'est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes, car leurs femmes ont changé l'usage naturel en celui qui est contre nature; et les hommes aussi pareillement, laissant l'usage naturel de la femme, se sont embrasés dans leur convoitise l'un envers l'autre, commettant l'infamie, mâles avec mâles, et recevant en eux-mêmes la due récompense de leur égarement.»

Ce que l'on entend dire actuellement un peu partout, c'est que l'homosexualité ne serait pas un péché, mais que les homosexuels seraient «différents» de naissance. De nos jours, beaucoup refusent de considérer comme péché les manifestations dénaturées auxquelles Lot était confronté à Sodome et auxquelles Paul fait allusion dans ce passage de l'épître aux Romains. «Ces hommes, dit-on, sont simplement différents et doivent avoir toute liberté pour vivre leur différence».

Cette argumentation conduirait à laisser faire également les pyromanes et les cleptomanes; les incendies provoqués et les vols ne proviennent que du fait que ces personnes sont «différentes»! Mais il en résulterait d'importants dommages matériels. Et causer de grands dommages matériels semble plus grave que causer du mal moral!

De nos jours, enseignants, éducateurs et même gens d'église peuvent faire librement profession de cette «différence» et la vivre publiquement. Adultes et enfants sont nécessairement exposés à ces influences. La situation devient semblable à celle de Sodome. Quand Lot ne voulut pas se rallier à leurs agissements et essaya d'en préserver ses hôtes, les hommes dirent: «Cet individu est venu pour séjourner ici, et il veut faire le juge!» (Gen. 19 : 9). Il dut être maltraité et on lui interdit de parler. Aujourd'hui celui qui désapprouve ces théories et ces pratiques impies risque bien d'être méprisé et réduit au silence. Personne ne niera que certains êtres humains naissent avec des anomalies physiques ou mentales. Et il faut se réjouir qu'ils soient l'objet d'attentions particulières. Cependant, à Sodome, il n'était pas question de différence naturelle, mais d'un état dénaturé et dégénéré. Aujourd'hui, nous voyons aussi ce phénomène. Autrefois, ce péché était publiquement condamné et c'est en secret qu'on le commettait. Maintenant, une minorité croissante défend ses «droits» et menace les fondements d'une société où les chrétiens aussi ont la liberté de vivre selon les principes divins. Gardons en honneur les fondements du mariage et mettons en garde contre toutes les doctrines et pratiques mauvaises qui le mettent en péril.

A la suite de l'intercession d'Abraham, l'Eternel voulut sauver Lot. Mais pour cela il fallait que ce dernier rompe avec les habitants de Sodome et sorte de cette ville. Le salut était offert en même temps à la famille de ce juste. C'est encore ici le «toi et ta maison», comme pour Noé, et comme dans beaucoup d'autres passages. Faisaient partie de la famille de Lot: sa femme, ses enfants et leurs conjoints.

Noé avait une certaine autorité morale, de sorte que toute sa famille, composée d'adultes, l'écouta et fut sauvée. Chez Lot, il en était autrement. Ses gendres refusèrent de quitter Sodome. S'ils périrent, ce fut par leur propre faute. Lot connut l'expérience humiliante de ne pas être pris au sérieux par eux. Sa conduite équivoque en était sûrement le motif. Voilà une sérieuse leçon pour les pères croyants.

Lot lui-même eut de la peine à s'en aller de Sodome. Il tardait, et les anges durent les saisir par la main, lui et les siens, pour les faire sortir. La vie moralement malsaine de la ville de Sodome l'avait si fortement influencé qu'il préféra fuir à la petite ville de Tsoar plutôt que sur la montagne, comme l'Eternelle lui avait dit d'abord.

Pour sa femme, ce fut pire encore. Une fois en dehors de la ville, elle n'arriva pas à s'en détacher. Elle se laissa distancer par son mari et ses filles, regarda en arrière et devint une statue de sel. En regardant en arrière, au mépris du commandement de Dieu (v. 17), elle avait donc nettement désobéi. En rapport avec le jugement à venir, le Seigneur Jésus a prononcé cette parole sérieuse: «Souvenez-vous de la femme de Lot» (Luc 17 : 32). Nous aussi, nous devons penser à elle. Liée à un mari croyant, quoique faible spirituellement, elle avait eu l'occasion d'être sauvée. Certes, elle sortit de Sodome, mais n'atteignit pas le lieu de la délivrance et devint une statue de sel. L'historien Flavius Josèphe raconte qu'au temps où il vivait, elle se voyait encore.

Lorsque Lot arriva à Tsoar, il n'osa pas y rester mais il s'enfuit dans la montagne et habita dans une caverne avec ses deux filles . Celles-ci, en lui faisant boire du vin, l'entraînèrent à l'inceste. Abominable péché condamné par les lois, malheureusement peut-être plus fréquent qu'on ne pense.

De ce péché naquirent les Moabites et les Ammonites, peuples qui firent beaucoup de mal aux fils d'Israël. Là encore, nous voyons que le mal engendre son propre châtiment. C'est la dernière chose qui nous est rapportée sur Lot et sa famille. Telle est la conclusion humiliante et tragique, mais combien instructive de cette histoire!

Par le matérialisme et la conformité au monde, on peut causer beaucoup de tort à sa propre âme et à celle des membres de sa famille . En s'établissant à Sodome, Lot s'exposa et exposa les siens à de grands dangers d'ordre moral. Nous en avons vu les conséquences.

Dans le monde actuel aussi, de nombreux dangers nous guettent. Paul attire l'attention des Corinthiens sur ce sujet. L'expression, connue des Grecs, «vivre à la corinthienne» signifiait une vie mauvaise et dissolue.

Ces croyants ne pouvaient pas éviter toute relation avec les personnes vivant ainsi. Cependant, Paul les met en garde contre les associations entre croyants et incrédules (2 Cor. 6). En 1 Corinthiens 15 : 33 il les avertit: «Ne soyez pas séduits: les mauvaises compagnies corrompent les bonnes moeurs». Combien de parents sont tellement occupés qu'ils ne savent même pas où et comment leurs enfants passent leur temps libre! Ils ne savent pas quels amis ils fréquentent, ni ce qu'ils lisent et à quels dangers ils sont exposés de ce fait.

Comme excuse, on invoque de lourdes exigences professionnelles. Est-ce un argument valable devant Dieu qui nous a confié la responsabilité d'élever nos enfants? Que l'exemple de Lot, qui a tellement manqué à cet égard, nous serve d'avertissement.