Invitation faite par le Seigneur au chrétien de s’approcher.

Introduction

Par ce beau cantique, le chrétien, étant devenu saint est invité à s’approcher du Seigneur, à sa table et en sa présence, pour adorer. L’adoration se présente au Père, et l’objet de l’adoration est Christ, l’Agneau de Dieu, sous l’action du Saint Esprit qui en est l’agent (c’est-à-dire celui qui agit).

Ce cantique fait appel à beaucoup de notions très importantes de la Parole de Dieu, et il vaut la peine de s’y pencher avec intérêt, pour faire des progrès dans la communion, individuelle et collective, avec le Père et le Fils par le Saint Esprit.

Le chrétien authentique est saint (sanctifié=rendu saint)

Tous les croyants passés par une vraie conversion ont été rendus saints par l’œuvre de la croix, sans aucune distinction. C’est la Parole de Dieu qui nous l’enseigne. Ils ne deviennent pas saints dans leur nature d’homme, à savoir ce qu’ils sont comme appartenant à la première création (fils d’Adam), mais ils ont été sanctifiés (rendus saints) dans le cadre de leur nouvelle naissance, c’est l’homme nouveau qui est saint, appartenant à la nouvelle création, où ils sont exclusivement ce que l’œuvre de Christ a fait pour eux et d’eux. En tant que tels, et rien qu’en tant que tels, tout en eux est de Dieu, et c’est dans ce cadre qu’ils sont tous saints, sans aucune exception. Il ne s’agit pas ici de ce que je fais, de mon témoignage, mais de ce que Christ a fait. Car il y a un autre aspect de la sainteté, c’est la sainteté pratique, c’est-à-dire la manière dont je reflète sur cette terre, le fait que l’œuvre du Seigneur Jésus m’a sanctifié.

Quant à la sanctification du chrétien authentique, la Parole de Dieu nous dit :

·         1 Corinthiens 6 v. 11 : « … vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du seigneur Jésus, et par l’Esprit de notre Dieu. »

·         Hébreux 10 v.10 : « nous avons été sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus Christ [faite] une fois pour toutes. »

Quant à la sanctification pratique (témoignage du fait d’avoir été sanctifiés)

·         Lévitique 19 v.2 : « … Vous serez saints, car moi, l’Éternel votre Dieu, je suis saint. »

·         1 Pierre 1 v.15 & 16 : « … comme celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite ; parce qu’il est écrit : «Soyez saints, car moi je suis saint». »

Condition pratique liée à l’invitation de s’approcher

C’est l’homme nouveau qui est invité à s’approcher ! Mais si le témoignage du vrai chrétien, sa marche n’a pas été en accord avec le fait qu’il est saint, il y a nécessité de le confesser pour être alors libre de s’approcher ! Ceci est important, car rien n’est caché à Dieu. Chacun doit s’éprouver afin de s’approcher ! C’est une chose très sérieuse. L’apôtre Paul nous enseigne en rapport avec la cène prise à la Table du Seigneur en 1 Corinthiens 11 v.2è à 30 : « … Ainsi quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement sera coupable à l’égard du corps et du sang du Seigneur. Mais que chacun  s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe ; car celui qui mange et qui boit, mange et boit un jugement contre lui-même, ne distinguant pas le corps. C’est pour cela que plusieurs sont faibles et malades parmi vous, … »

Qui est celui qui invite et où invite-t-il?

La Parole de Dieu nous enseigne clairement que c’est le Seigneur Jésus lui-même qui invite le croyant. Il l’invite là où sa présence est assurée. En Matthieu 18 v.20, le Seigneur Jésus nous en donne la réponse : « … là où deux ou trois sont assemblés à  mon nom, je suis là au milieu d’eux. … ». Le Seigneur Jésus en donne aussi le cadre dans le même paragraphe allant du verset 15 au verset 35 !

La présence du Seigneur Jésus n’est pas liée à un bâtiment (église, temple, local, …) ou à un endroit quelconque, mais aux conditions morales contenues dans l’expression « assemblés à mon nom », évidement dans une localité géographique.

Parmi ces conditions, nous trouvons la sainteté pratique mentionnée plus haut. Cette sainteté pratique couvre à la fois l’aspect moral et l’aspect doctrinal (enseignements prodigués). Les épitres développent ces points de manière claire.

Il faut faire ici une distinction importante, car on pourrait utiliser ce principe de manière erronée en ne faisant pas la distinction entre la faiblesse (le fait d’ignorer certaines vérités de la Parole de Dieu) et le mal (le fait de savoir et d’agir contrairement à la volonté de Dieu). Nous ne devons jamais oublier que « … nous connaissons en partie … » (1 Corinthiens 13 v.9). Nous pouvons parfois agir par ignorance. La Parole de Dieu fait des distinctions d’après le degré de responsabilité, par exemple, en Apocalypse 2 & 3, les reproches sont faits pour chaque assemblée à « l’ange de l’assemblée », c’est-à-dire à ceux qui sont en position de responsabilité, et non pas aux « faibles du troupeau ».

La présence su Seigneur Jésus est liée à une condition « sine qua non » tellement évidente qu’elle est très souvent ignorée dans les faits. C’est lui le centre de rassemblement, et le directeur de tout ce qui se fait lors de ce rassemblement est exclusivement le Saint Esprit. Dès que l’homme prend la direction de ce rassemblement, il devient incompatible avec la présence du Seigneur Jésus. Les « services religieux » ne peuvent pas de ce fait revendiquer la présence du Seigneur Jésus, dès que tout est orchestré à l’avance, ou sous la direction d’une personne, prêtre ou autre. Il va s’en dire que si l’homme et sa pensée sont le centre et pas le Seigneur Jésus comme le révèle la Parole de Dieu, le Seigneur n’est manifestement pas présent.

D’autre part, il n’est pas inutile de rappeler ce que nous dit l’apôtre Paul en 1 Corinthiens 14 v.33 : « … Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix, comme dans toutes les assemblées des saints. ». La présence du Seigneur Jésus ne peut être liée à ces rassemblements de personnes prétendant « être remplies de l’Esprit », manifestant de grandes excitations dans le désordre, prétendant parler en langues, etc. … La Parole nous dit simplement : « Dieu ne nous a pas donné un esprit … , mais de … et de conseil [= de simple bon sens] » (2 Timothée 1 v.7)

Quelles sont ces réunions et quels en sont les thèmes ?

Le premier type de réunion est celui lié à la prière, où les chrétiens réunis au nom du Seigneur, dans une communion les uns avec les autres, adressent à Dieu des demandes. Chacun qui s’exprime étant la bouche de l’assemblée dans cette requête à Dieu.

C’est ce que nous enseigne le Seigneur Jésus en Matthieu 18 v.19 « … si deux d’entre vous sont d’accord sur la terre pour une chose quelconque, quelle que soit la chose qu’ils demanderont, elle sera faite pour eux par mon Père qui est dans les cieux … ».

Le second type de réunion est celui de l’adoration (c’est ce que le cantique n°26 exprime). Le cadre est le même, avec la différence que l’assemblée ne fait plus des demandes mais rend au Père l’adoration qui lui revient pour tout ce qu’il a fait en la personne du Seigneur Jésus. L’assemblée, d’un seul cœur, parle du Fils au Père, et rend aussi au Fils la reconnaissance de leur cœur. On trouve des enseignements dans les épitres et notamment en 1 Corinthiens 11 « … quand vous vous réunissez en assemblée … »

Le troisième type de réunion est différent en ce sens que ce n’est plus l’assemblée qui s’adresse à Dieu, mais c’est Dieu qui s’adresse à l’assemblée des deux ou trois : « Si quelqu’un parle, qu’il le fasse comme oracle de Dieu … » (1 Pierre 4 v.11). L’apôtre Paul nous donne aussi des enseignements utiles à ce sujet dans 1 Corinthiens 14.

Ceci n’exclut évidemment pas la prière et l’adoration individuelle, ainsi que la nécessité de se nourrir spirituellement des enseignements de la Parole de Dieu. Nous ne pouvons apporter à Dieu, que ce que nous avons reçu de lui ; dans le cas contraire, nous répondrions à l’invitation du Seigneur avec « les mains vides ».

Dans toutes ces réunions des deux ou trois, c’est toujours le Seigneur Jésus qui est le centre et celui qui y agit est le Saint Esprit se servant de l’un ou l’autre pour être la bouche de l’assemblée s’adressant à Dieu, ou la bouche de Dieu s’adressant à l’assemblée.

Les saints célèbrent la victoire de celui qui fut cloué sur la croix

Dans un élan d’amour, par leurs cantiques, les saints ainsi assemblés, exaltent celui qui est l’Agneau de Dieu (Jean 1 v.29 et 36).

Ils rappellent sa victoire remportée sur Satan et sur le monde ! Sa victoire est attestée par le Père dans le fait de sa résurrection : « … comme Christ a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père … » (Romains 6 v.4).

Ils célèbrent les gloires de l’Agneau ! Et à quel titre le font-ils ? Il le font en tant qu’objet de tout l’amour de Christ !

Les saints rappellent le but poursuivi par le Seigneur lors de son sacrifice

C’est pour eux que le Seigneur Jésus s’est livré en sacrifice. Il rappelle que rien ne pouvait arrêter son amour. Il est utile de se rappeler ici la scène de Gethsémané ! Aussi la scène de Jean 12 v.27 : « Maintenant mon âme est troublée ; et que dirai-je ? Père, délivre-moi de cette heure ; mais c’est pour cela que je suis venu à  cette heure. »

Afin de les délivrer de l’enfer, ce ténébreux séjour, le Seigneur Jésus s’est offert lui-même à leur place aux coups de la justice divine, pendant ces trois heures terribles de ténèbres de la croix. Le Seigneur fût là maudit (à cause de nous) « Christ … étant devenu malédiction pour nous (car il est écrit : «Maudit est quiconque est pendu au bois») … » Galates 3 v.13.

L’apothéose de l’adoration rappelle sa mort et ses douleurs

Les saints rappellent que par son œuvre de la croix, par le fait de la nouvelle naissance et notre introduction dans la nouvelle création, le Seigneur Jésus s’est acquis tous les droits sur nous ! «   vous n’êtes pas à vous-mêmes ; car vous avez été achetés à prix » (1 Corinthiens 6 v.19 & 20).

Dans ce rassemblement, entourant la table où se trouve le mémorial, ou souvenir de la mort du Seigneur Jésus : ce pain et ce vin, les saints rappellent au Seigneur à la fois sa mort et les douleurs endurées à cet effet.

« … le seigneur Jésus, la nuit qu’il fut livré, prit du pain, et après avoir rendu grâces, il le rompit et dit : «Ceci est mon corps, qui est pour vous ; faites ceci en mémoire de moi». De même il prit la coupe aussi, après le souper, en disant : «Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang : faites ceci, toutes les fois que vous la boirez, en mémoire de moi». Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne. » 1 Corinthiens 11 v.23 à 26

C’est ainsi que les deux ou trois, réunis au nom du Seigneur, attendent ce jour de la venue du Seigneur pour enlever son Eglise, son épouse.

La table du Seigneur

C’est à cette table, que les deux ou trois réunis au nom du Seigneur, célèbrent l’amour du Seigneur Jésus, le saint Agneau qui a été mis à mort, préfiguré par ce pain et le vin : le sang (vin) séparé du corps (pain) est le symbole de la mort !

C’est là que les deux ou trois peuvent goûter d’une manière particulière le bonheur que le Seigneur Jésus a payé d’un si grand prix !

La table du Seigneur ne peut être que là où les droits du Seigneur sont maintenus, c’est-à-dire au milieu des deux ou trois réunis en son nom, comme mentionné plus haut. C’est la condition sine qua non.

Dans le seul pain, les deux ou trois réunis au nom du Seigneur proclament l’unité de tous les chrétiens authentiques vivant sur la terre. Ils n’en exceptent aucun. Tous font partie du corps de Christ symbolisé dans ce seul pain : « … Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion du corps du Christ ? Car nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous à un seul et même pain. » (1 Corinthiens 10 v.16 & 17)

Cette table porte le caractère de sainteté, tout comme le Seigneur à qui appartient cette table est saint.

Tout chrétien y a sa place à condition qu’il n’apporte rien qui soit contraire ou en opposition avec le caractère de sainteté de cette table et rien de contraire à ce qu’elle exprime, à savoir : « l’unité du corps de Christ » !

C’est là une question importante aujourd’hui, où nous ne sommes plus aux premiers jours de l’église sur la terre, à la Pentecôte ! Depuis lors bien des choses ont changé comme nous l’enseigne l’apôtre qui doit dire à Timothée: « … Le Seigneur connaît ceux qui sont siens, et : Qu’il se retire de l’iniquité, quiconque prononce  le nom du Seigneur. …  poursuis la justice, la foi, l’amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur » (2 Timothée 2 v.17 à 22).

Ainsi les deux ou trois, étant réunis au nom du Seigneur, exprimant l’unité de tous les vrais croyants, faisant partie de ce seul corps de Christ, se caractérisent par le fait de se retirer de tout mal (moral ou faux enseignements) et se retrouvent avec ceux ayant ce caractère et qui de ce fait invoquent le Seigneur d’un cœur pur !

C’est une des vérités de la Parole de Dieu qui est la plus bafouée dans la chrétienté, dans laquelle se trouvent d’authentiques chrétiens.

Conclusion

Le Seigneur, par son œuvre à la croix, nous a sauvés de l’enfer et de la mort, pour faire de nous des adorateurs comme nous le lisons en Jean 4 v. 23 & 25 : « … l’heure vient, et elle est maintenant, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car aussi le Père en cherche de tels qui l’adorent. Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité. »

C’est le premier des services qui ne demande aucun don particulier, à l’encontre des autres services, pour le temps qui nous sépare du la venue du Seigneur, que nous avons à attendre comme les Thessaloniciens qui se sont « … tournés des idoles vers Dieu, pour servir  le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils qu’il a ressuscité d’entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient. » (1 Thessaloniciens 1 v.9 & 10)

Rien ne dérange plus le Diable qu’un témoignage rendu à l’unité du corps de Christ, rendu pas les deux ou trois réunis au nom du Seigneur ! Il a une panoplie de moyens pour empêcher que ce témoignage soit rendu à la veille de l’enlèvement de l’Eglise par le Seigneur.

Quand une situation morale est flagrante, les choses sont normalement assez faciles, bien qu’aujourd’hui les questions morales se réfèrent plus à la morale du monde, qui s’adapte aux changements de cultures. Quand la Parole de Dieu parle de morale, c’est celle qui est conforme à celle de Dieu, et non pas celle des hommes ! Voilà une subtilité pour apporter le mal et faire perdre le caractère que les deux ou trois ont à revêtir.

Ce qui est encore plus subtil, ce sont les enseignements erronés (fausses doctrines) qui conduisent inévitablement à des pratiques contraires à la Parole de Dieu. Ces faux enseignements commencent par la confusion entre ce qui est relatif à la première et la nouvelle création, à ce qui est de l’Esprit de Dieu et ce qui est de l’esprit de l’homme.

Que faire quand nous nous sommes laissé surprendre dans une telle situation, et que nous avons perdu ce caractère ? La première chose à faire est de le confesser !

On connait des cas, où des croyants sincères ont laissé développer de faux enseignements, les ont mêmes soutenus un certain temps. Puis voulant s’en purifier, ont simplement condamné de manière formelle ceux qui pratiquaient ces faux enseignements, mais n’ont jamais voulu confesser leur faute d’avoir laissé faire ! Après de nombreuses années, au lieu de confesser la faute, c’est de dire : « mais il y a si longtemps que ces choses se sont passées … ». Ces frères oublient la leçon des frères de Joseph, lorsqu’ils se trouvent devant Joseph à qui ils osent affirmer 20 ans après : « nous sommes d’honnêtes gens ». Mais cette scène finit bien par la confession de Juda « Dieu a trouvé l’iniquité de tes serviteurs » !(Genèse 42 à 45)

Voilà un grand danger, lorsque la confession est absente ! Cela conduit des croyants à faire comme les frères de Joseph, sans en arriver à la confession de Juda. Cela conduit à se trouver dans la situation rapportée en Jérémie 7 versets 3 & 4 « Ainsi dit l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël : Amendez vos voies et vos actions, et je vous ferai demeurer dans ce lieu. Ne mettez pas votre confiance en des paroles de mensonge, disant : C’est ici le temple de l’Éternel, le temple de l’Éternel, le temple de l’Éternel ! »

On n’affirme pas soi-même revêtir les caractères des deux ou trois réunis au nom du Seigneur et de ce fait « détenir » la Table du Seigneur ! La question est pratiquer ces caractère, ce qui a pour conséquence la présence du Seigneur, qui donne à la Table son caractère de Table du Seigneur.

On comprendra aisément que la table n’est pas la planche sur quatre pieds, mais le lieu de la communion.

Je laisse ces quelques lignes à la réflexion de chacun, afin qu’il puisse faire le point avec le Seigneur sur un sujet aussi important !