La cuve d’airain est une figure de la confession, de la purification pratique du croyant dans sa marche.

On notera que la cuve d’airain n’est pas mentionnée dans la 1ère description du tabernacle (de chapitre 25 v.1 à chapitre 27 v.19). La raison en est que la 1ère description est faite non pas dans le sens du chemin de l’homme vers Dieu, comme nous l’envisageons ici, mais dans l’autre sens.

Le chemin de cette 1ère description commence par l’arche, image de Christ, premier objet du cœur de Dieu. C’est le chemin de christ dans son chemin venant du Père dans le ciel pour s’approcher de nous. Il est clair que la purification figurée par la cuve n’était pas de mise pour le Seigneur.

L’emplacement de la cuve

Entre l’autel d’airain et l’entrée du sanctuaire.

En type, à l’autel d’airain, le salut est acquis ; la vie éternelle est assurée. Mais la chair demeure dans le croyant, nous exposant à une interruption de la communion de nos âmes avec le Seigneur. Or le croyant, l’adorateur représenté ici par le sacrificateur, est invité à entrer dans le sanctuaire, à jouir de l’intimité de son âme avec le Seigneur, d’où la nécessité de la confession et de la purification de nos fautes : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1 v.9).

Cela illustre l’exhortation faite en rapport avec la cène du Seigneur : « Mais que chacun s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe ; car celui qui mange et qui boit, mange et boit un jugement contre lui-même, ne distinguant pas le corps. C’est pour cela que plusieurs sont faibles et malades parmi vous, et qu’un assez grand nombre dorment. »  (1 Corinthiens 11 v.28-30)

Sa composition : un airain particulier

L’airain symbolise la justice de Dieu s’exerçant contre le péché pour le condamner.

« …il fit la cuve d’airain, et son soubassement d’airain, avec les miroirs des femmes* qui s’attroupaient à l’entrée de la tente d’assignation. » (Exode 38 v.8).

Ces femmes étaient conscientes de la sainteté requise devant l’Éternel, et elles ont été comptées au nombre de ceux qui s’étaient retirés du camp avec Moïse (« … Moïse prit une tente, et la tendit pour lui hors du camp, loin du camp, et il l’appela la tente d’assignation ; et il arriva que tous ceux qui cherchaient l’Éternel sortirent vers la tente d’assignation qui était hors du camp. » Exode 33 v.7). Ces femmes pieuses ont renoncé à leur objet de vanité, le mettant au profit de la cuve, qui parle de la purification de nos imperfections par la Parole de Dieu, figurée par l’eau.

Pas de dimensions

Cette absence de dimensions illustre l’immensité des ressources de la grâce. L’Esprit attire l’attention sur sa fonction, plutôt que sur son aspect ; elle contient de l’eau pour s’y laver.

Sa fonction

Elle représente le lavage pratique, journalier, par l’eau de la Parole de Dieu.

Ce n’est pas le lavage de la régénération qui nous lave de nos péchés dans le sang de Christ ; ce lavage initial ne se fait pas avec de l’eau, mais en vertu du sang : « … Jésus Christ … qui nous a lavés de nos péchés dans son sang … » (Apocalypse 1 v.5)

Ce lavage de la régénération est unique : on ne se convertit qu’une fois ! « Par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Hébreux 10 v.14). Le sang pour celui qui se l’approprie a une valeur d’application initiale, unique, et perpétuelle ; on n’est pas nés de nouveau deux fois !

À l’inverse, le lavage à la cuve d’airain est répétitif ; c’est la purification pratique et journalière de notre marche dans le désert.

Pourquoi fallait-il se laver les pieds et les mains ? — Parce qu’il fallait purifier les pieds dans la marche au désert, et les mains pour accomplir le service dans le sanctuaire. Dans l’économie actuelle de la grâce, nous n’avons plus à accomplir un service matériel, parce que notre adoration est en esprit et en vérité.

Mais nous marchons toujours sur la terre où nous sommes en contact avec la souillure. Lorsque le Seigneur a lavé les pieds des disciples, Pierre n’a pas compris le sens de ce lavage des pieds et a demandé au Seigneur de lui laver aussi les mains et la tête (Jean 13 v.9). Alors le Seigneur lui a répondu : « Celui qui a tout le corps lavé, n’a besoin que de se laver les pieds ; car il est tout net ; et vous vous êtes nets ». Il ne s’agissait pas du lavage initial, d’être né de nouveau, d’avoir une position EN lui par la conversion, mais d’avoir une part AVEC lui.

Pour être en communion avec lui, il est nécessaire d’être purifié des souillures que nous contractons dans le chemin, et des fautes que nous commettons encore. Notre communion est fragile mais notre position en lui est assurée.

Malheureusement, mais nécessairement, le croyant doit s’arrêter à la cuve d’airain, pour confesser ses manquements. « Que chacun s’éprouve soi-même ».

Ce qui nous fera ressentir le besoin de la cuve, c’est d’être passé à l’autel d’airain.

Étant rachetés par la valeur du sacrifice de Christ, nous ne tardons pas à constater que la chair est encore en nous.

Bien qu’il y ait en nous le nouvel homme qui ne pêche pas — grâces à Dieu — nous avons encore le support de notre être physique, humain, qui appartient encore à l’ancienne création, qui est capable de pécher et qui constitue la chair en nous, comme un fardeau que nous porterons jusqu’aux derniers pas de notre pèlerinage.

Nous avons des défaillances, nous commettons même des péchés, et nous ne pouvons jamais crier victoire sur la chair ; c’est la raison pour laquelle le lavage à la cuve nous est constamment nécessaire. Que chacun s’éprouve soi-même et qu’il mange ; il n’est pas dit que chacun s’arrête à la cuve et n’aille pas plus loin. Après sa purification à la cuve d’airain, le sacrificateur est appelé à franchir la porte du sanctuaire.