Contenu :

L’onction d’Aaron seul — la souveraine sacrificature de Christ

L’onction de la famille sacerdotale

L’onction de la tente d’assignation et de tous ses éléments

Place des chapitres 28 et 29

 

Il nous paraît utile de dire quelques mots au sujet de la consécration des sacrificateurs et celle du sanctuaire.

L’onction d’Aaron seul — la souveraine sacrificature de Christ

En ce qui concerne la famille sacerdotale, il convient tout d’abord de distinguer en Aaron :

       d’une part sa personne comme homme peccable (capable de pécher), devant offrir des sacrifices pour lui-même, devant être purifié, lavé, sanctifié : « Car tout souverain sacrificateur pris d’entre les hommes est établi pour les hommes dans les choses qui concernent Dieu, afin qu’il offre et des dons et des sacrifices pour les péchés, étant capable d’avoir de l’indulgence pour les ignorants et les errants, puisqu’il est aussi lui-même enveloppé d’infirmité ; et, à cause de cette infirmité, il doit offrir pour les péchés, comme pour le peuple, ainsi aussi pour lui-même. » (Hébreux 5 v.1-3) – « … tu feras approcher Aaron et ses fils à l’entrée de la tente d’assignation, et tu les laveras avec de l’eau. »  (Exode 29 v.4).

       d’autre part la nature de sa fonction de souverain sacrificateur, figure de celle que Christ exerce dans le ciel pour nous croyants.

Si Aaron devait être aspergé de sang comme devaient l’être ses fils, nous comprenons que le Seigneur n’avait pas à être mis au bénéfice de sa propre œuvre pour devenir souverain sacrificateur.

Dans le chapitre 29 de l’Exode, nous assistons à l’investiture de la sacrificature.

Dans les versets 5 à 7 [Et tu prendras les vêtements, et tu feras revêtir à Aaron la tunique et la robe de l’éphod, et l’éphod, et le pectoral, et tu le ceindras avec la ceinture de l’éphod ; et tu placeras la tiare sur sa tête, et tu mettras le saint diadème sur la tiare. Et tu prendras l’huile de l’onction, et tu la verseras sur sa tête, et tu l’oindras.] : Aaron est orné de ses vêtements de gloire, établi seul dans son office. Cette scène nous reporte à la déclaration de l’épître aux Hébreux où Dieu salue son Fils comme souverain sacrificateur. « Ayant été consommé, il est devenu, pour tous ceux qui lui obéissent, l’auteur du salut éternel, étant salué par Dieu souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec » (Hébreux 5 v.9-10).

Au verset 7 d’Exode 29, Aaron est oint seul. C’est sur le Seigneur seul, au jour du baptême dans le Jourdain, que le Saint Esprit est descendu, Celui en qui le Père déclare trouver son plaisir.

L’onction de la famille sacerdotale

En revanche, au verset 21 du chap. 29, après l’évocation du sang du bélier de consécration (nécessaire pour Aaron comme homme, mais non pour le Seigneur), Aaron est à nouveau oint d’huile, en compagnie de ses fils.

Par cette onction de la famille sacerdotale, nous sommes reportés à la scène décrite en Actes 2 : « Ayant donc été exalté par la droite de Dieu, et ayant reçu de la part du Père l’Esprit Saint promis, il a répandu ce que vous voyez et entendez » (Actes 2 v.33) ; c’est alors la scène de la Pentecôte, la constitution du corps de Christ, par le Saint Esprit venu sur la terre.

Notons des détails très significatifs :

Au verset 7, il n’est pas dit qu’Aaron doive s’approcher pour être oint, mais ses fils doivent l’être pour être revêtus. Mais quant à l’établissement dans la fonction sacerdotale, [mise de la ceinture : « … tu les ceindras de la ceinture, Aaron et ses fils, … » (v. 9)], les fils ne peuvent pas l’exercer sans Aaron.

De surcroît, Aaron se revêt lui-même de ses vêtements sacerdotaux, alors que ses fils ont été revêtus :

« …tu feras revêtir à Aaron la tunique et la robe de l’éphod, et l’éphod, et le pectoral, et tu le ceindras avec la ceinture de l’éphod, … » (v.5)

« … Et tu feras approcher ses fils, et tu les revêtiras des tuniques ; … » (v.8)

L’onction de la tente d’assignation et de tous ses éléments

« Et tu en oindras la tente d’assignation, et l’arche du témoignage, et la table et tous ses ustensiles, et le chandelier et ses ustensiles, et l’autel de l’encens, et l’autel de l’holocauste et tous ses ustensiles, et la cuve et son soubassement ; et tu les sanctifieras, et ils seront très-saints ; quiconque les touchera sera saint. » (Exode 30 v.26 à 29)

« Et tu prendras l’huile de l’onction, et tu en oindras le tabernacle et tout ce qui est dedans ; et tu le sanctifieras avec tous ses ustensiles, et il sera saint. Et tu oindras l’autel de l’holocauste et tous ses ustensiles ; et tu sanctifieras l’autel, et l’autel sera une chose très-sainte. Et tu oindras la cuve et son soubassement, et tu la sanctifieras. » (Exode 40 v.9 à 11)

Les composants de l’huile de l’onction sainte sont décrits au chapitre 30 v.22 à 33.

Les sacrificateurs, le tabernacle et tous ses ustensiles devaient en être oints.

Dieu a oint son Fils, Jésus de Nazareth, de l’Esprit Saint et de puissance : « Jésus qui était de Nazareth, comment Dieu l’a oint de l’Esprit Saint et de puissance, lui qui a passé de lieu en lieu, faisant du bien, … car Dieu était avec lui … » (Actes 10 v.38).

Toute l’excellence des grâces de l’Esprit Saint étaient en Lui et découlaient de Lui.

Notre Seigneur, conçu du Saint Esprit, oint du Saint Esprit, élevé dans la gloire, l’a répandu sur son assemblée et dans les siens, témoignage d’une rédemption obtenue.

Nous trouvons ici, dans le cadre de l’onction du tabernacle, des ustensiles et de ceux qui exerçaient leur service, une belle et éloquente image illustrant ce qui se réalise spirituellement dans l’Assemblée. Il va sans dire qu’il n’y a plus d’élément matériels dans l’Assemblée, à la seule exception de la Cène du Seigneur. Tout se réalise sous l’action et la direction du Saint Esprit :

« … Or il y a diversité de dons de grâce, mais le même Esprit : et il y a diversité de services, et le même Seigneur ; et il y a diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. Or à chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue de l’utilité. Car à l’un est donnée, par l’Esprit, la parole de sagesse ; et à un autre la parole de connaissance, selon le même Esprit ; et à un autre la foi, par le même Esprit ; et à un autre des dons de grâce de guérisons, par le même Esprit ; et à un autre des opérations de miracles ; et à un autre la prophétie ; et à un autre des discernements d’esprits ; et à un autre [diverses] sortes de langues ; et à un autre l’interprétation des langues. Mais le seul et même Esprit opère toutes ces choses, distribuant à chacun en particulier comme il lui plaît. Car de même que le corps est un et qu’il a plusieurs membres, mais que tous les membres du corps, quoiqu’ils soient plusieurs, sont un seul corps, ainsi aussi est le Christ. Car aussi nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit hommes libres ; et nous avons tous été abreuvés pour l’unité d’un seul Esprit. … »  (1 Corinthiens 12 v.4 à 13)

Il en va de même quant à la recherche de l’unité de l’Esprit :

«   vous appliquant à garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. »  (Ephésiens 4 v.3)

Remarquons que la sainteté divine ne tolère aucune contrefaçon pour la satisfaction de l’homme. Voici quelques exemples de contrefaçon de l’action de l’Esprit : culte organisé, ministère pastoral ou autre conduit par l’esprit de l’homme, des prières récitées, etc. …, car : « …  l’homme animal ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu, car elles lui sont folie ; et il ne peut les connaître, parce qu’elles se discernent spirituellement. »  (1 Corinthiens 2 v.14)

En revanche, nous avons une belle illustration de cette action du Saint Esprit dans le Psaume 133 v.1 & 2 : « Voici, qu’il est bon et qu’il est agréable que des frères habitent unis ensemble ! C’est comme l’huile précieuse, répandue sur la tête, qui descendait sur la barbe, la barbe d’Aaron, qui descendait sur le bord de ses vêtements ». Dieu veuille que ces dispositions divines ordonnées à Israël, trouvent leur réalisation spirituelle dans la vie d’assemblée.

Place des chapitres 28 et 29

La 1ère partie de la 1ère description du tabernacle (Exode 25 à 27) nous conduit de l’intérieur de l’habitation de Dieu vers l’extérieur. C’est le chemin de Dieu, celui du Seigneur Jésus, descendu du ciel.

La 2ème partie de cette 1ère description du tabernacle (Exode 28 à 31), à l’inverse, nous conduit de l’extérieur vers l’intérieur. C’est le chemin du croyant-sacrificateur appelé à présenter le parfum sur l’autel de l’adoration.

Nous comprenons alors que l’exercice d’un tel service accompli par le croyant, revêtu de Christ, entrant dans les lieux saints nécessite :

     La lumière du Saint Esprit : «   ils t’apporteront de l’huile d’olive pure, broyée, pour le luminaire, pour faire luire les lampes continuellement. Aaron et ses fils les arrangeront devant l’Éternel, depuis le soir jusqu’au matin, dans la tente d’assignation, … » (Exode 27 v.20 & 21)

     L’établissement de la souveraine sacrificature, qui est une image de celle de Christ et à laquelle est associée celle des croyants, imagés par les fils d’Aaron. C’est le sujet traité en Exode 28 ainsi qu’en Exode 29, jusqu’au verset 44.

Ce n’est que sous ces conditions que pourra se réaliser le vœu divin d’habiter au milieu de son peuple et d’être leur Dieu : « Et j’habiterai au milieu des fils d’Israël, et je leur serai Dieu ; et ils sauront que moi, l’Éternel, je suis leur Dieu, qui les ai fait sortir du pays d’Égypte, pour habiter au milieu d’eux. Je suis l’Éternel, leur Dieu. » (Chap. 29 v.45 & 46).

Nous comprenons qu’après cela, l’autel d’or soit évoqué directement à la suite dans Exode 30 v.1 à 10. Là, à la lumière du chandelier, l’encens des drogues odoriférantes décrit en Exode 30 v.34 à 38 est consumé, exhalant son parfum, figure des gloires égales et infinies de Christ.

Un tel service effectué dans le sanctuaire, et cela non seulement à l’autel d’or, mais aussi à la table des pains de proposition et au chandelier, résulte du rachat de nos âmes, symbolisé par l’argent de la propitiation, spécifié en Exode 30 v.11 à 16, et nécessite la purification pratique, symbolisé par le lavage à la cuve d’airain, décrit Exode 30 v.17 à 21.

N’est-il pas frappant que nous trouvions là les deux éléments précisément absents dans la 1ère partie de la narration dans les Chapitres 25 à 27 v.20 ?